SANTIAGO (TAP) - Le gouvernement chilien a accordé mardi une pension spéciale à quatorze des 33 mineurs qui s'étaient retrouvés pris au piège pendant 69 jours dans une mine du nord du pays en 2010. Les 14 bénéficiaires recevront un revenu mensuel de 250.000 pesos (538 dollars), selon un certificat qui leur a été remis mardi par la première dame Cecilia Morel à Copiapo (800 km au nord de Santiago), plus d'un an après leur calvaire et leur sauvetage qui avaient ému le monde entier. "Nous avons lutté pour vous faire revenir à l'air libre et à la vie, et maintenant nous devons continuer à vous aider dans votre quotidien difficile, car l'expérience que vous avez vécue est réellement traumatisante", a déclaré Mme Morel. Cette pension, qui répond à une demande des mineurs, bénéficie aux plus de 50 ans ainsi qu'à ceux qui souffrent de séquelles physiques et psychologiques, a expliqué Luis Urzua, qui était chef de quart quand s'est produit l'éboulement faisant prisonniers les "33" au fond de la mine le 5 août 2010. "Parmi les 14, figurent ceux qui souffrent de silicose (maladie pulmonaire provoquée par l'inhalation prolongée de poussière de silice) et de rhumatismes, et ceux qui ont plus de 50 ans, pour qui il est difficile de reprendre le travail", a-t-il expliqué, ajouté qu'il faisait partie de ce dernier groupe. M. Urzua a ajouté que les 19 autres pourraient bénéficier de cette pension après évaluation, et que les plus jeunes auraient un accès facilité à de nouveaux emplois. Outre M. Urzua, figurent notamment parmi les bénéficiaires de cette pension Jose Ojeda, l'auteur du message par lequel les secouristes et le monde entier prirent conscience du miracle ("Nous allons bien, les 33 dans le refuge"),ainsi que Jose Henriquez, considéré comme le leader spirituel du groupe. Les "33", ont célébré début août l'anniversaire de l'accident qui les enferma sous terre pendant 69 jours avant leur sauvetage spectaculaire devant les caméras du monde entier en octobre 2010. Depuis l'accident, les mineurs demandaient leur retraite anticipée, en raison des préjudices et séquelles subies. Trente-et-un d'entre eux ont lancé mi-juillet des poursuites contre l'Etat chilien pour négligence, considérant que les conditions de sécurité n'avaient pas été contrôlées avant l'accident. Leurs avocats exigent une indemnisation de 540.000 dollars (380.000 euros) pour chacun.