MONROVIA (TAP) - Les observateurs de l'Union africaine (UA) pour le second tour de la présidentielle de mardi au Liberia "sont très préoccupés" par l'appel au boycott de ce scrutin lancé par Winston Tubman, principal opposant à la présidente sortante Elle Johnson Sirleaf. "Nous sommes très préoccupés, c'est un mauvais signal", a affirmé samedi soir à la presse Speciosa Wadira Kazibwe, ancienne vice-présidente ougandaise et chef de la mission des observateurs de l'UA. "Les leaders politiques doivent être prêts à gagner ou à perdre" une élection, a-t-elle dit au sujet de la décision de M. Tubman qui, par crainte de fraudes au second tour comme celles qu'il a dénoncées au premier tour du 11 octobre, a décidé de ne pas participer au scrutin et appelé ses sympathisants à le boycotter. "Nous exhortons les Libériens à aller voter" en dépit de cet appel, a ajouté Mme Kazibwe qui a noté que les quelque 5.000 observateurs qui ont surveillé le premier tour, dont près d'un millier d'étrangers, ont relevé qu'il s'était déroulé de manière "libre et équitable". Elle a relevé que M. Tubman et son parti, le Congrès pour le changement démocratique (CDC), n'avaient pas contesté les résultats des législatives et sénatoriales qui s'étaient déroulées en même temps que le premier tour de la présidentielle. La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) s'est également inquiétée de la prise de position de M. Tubman qui "porte atteinte à l'élection et au processus démocratique" au Liberia, pays se relevant de guerres civiles qui, de 1989 à 2003, ont fait quelque 250.000 morts. A premier tour du 11 octobre, Mme Sirleaf était arrivée en tête avec 43,9 pc des suffrages devant M. Tubman (32,7 pc). Ce dernier avait dénoncé "des fraudes et irrégularités" commises en faveur de Mme Sirleaf par la Commission électorale nationale (NEC).