TUNIS (TAP) - Le rapport publié, récemment, par la Commission nationale d'investigation sur la corruption et la malversation (CNICM) relève plusieurs dépassements, sous l'ancien régime, dans les secteurs de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, surtout au niveau de l'orientation universitaire et de la gestion des laboratoires de recherche. Le rapport montre que des anciens responsables ont permis à des bacheliers d'accéder à des filières universitaires, notamment la médecine, sans avoir le quotient requis. Plusieurs dépassements ont été, ainsi, enregistrés au niveau de l'orientation universitaire sur intervention de la présidence de la république. Le rapport fait, également, état de documents reçus par la CNICM concernant des demandes d'intervention dans ce sens émanant de hauts responsables de l'Etat, de l'union générale tunisienne du travail, ainsi que des conseillers, des députés, des responsables de médias et du rassemblement constitutionnel démocratique dissous. Une source au ministère de l'Enseignement supérieur a indiqué à l'agence TAP que le ministère a mis à la disposition de la CNICM tous les documents nécessaires réitérant la détermination du ministère de coopérer davantage en vue de lutter contre toute forme de malversation et de corruption. La même source a précisé que le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a tenu son engagement de n'accepter aucune intervention au cours de l'orientation universitaire de 2011 dont les résultats ont été publiés sur le portail du ministère. Concernant le secteur de la recherche scientifique, la CNICM a reçu un témoignage du responsable du lancement du laboratoire des sciences environnementales à l'Ecole nationale des ingénieurs à Sfax dans lequel il fait état des difficultés subies par le laboratoire ayant abouti à la suspension de ses activités, la détérioration de ses équipements et le départ des deux professeurs responsables du laboratoire. Selon le rapport de la CNICM, ces difficultés ont commencé lorsque l'ancien ministre de l'Environnement a tenté de transférer le laboratoire à l'Office national d'assainissement. Lequel laboratoire a été créé en 1992 dans le cadre de la coopération tuniso-japonaise, avec l'appui d'hommes d'affaires dans la région de Sfax. Une autre requête présentée à la commission indique que le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a décidé d'interrompre les activités d'un laboratoire de recherche installé au Centre de biotechnologie de Borj Cédria à Ben Arous, en dépit de ses performances qui lui ont permis d'obtenir des brevets d'invention en matière de valorisation de l'huile et des feuilles d'oliviers en partenariat avec le Japon. La décision du ministère a conduit à la suspension de l'activité de 12 chercheurs et au retard dans les recherches entamées par 11 étudiants en Doctorat et sept en Mastères.