JACMEL (Haïti), 29 jan 2010 (TAP) - «Il faut faire bien plus » pour l'aide aux victimes du séisme en Haïti, a estimé jeudi le chef adjoint de la mission de l'ONU dans le pays, Anthony Banbury, soulignant l'importance de sécuriser les opérations de distribution qui peuvent dégénérer en émeutes. « Je crois que tout le monde est en demande, parce qu'il faut faire encore bien plus », a déclaré le chef adjoint de la Minustah lors d'une visite à Jacmel, une ville située à une quarantaine de kilomètres au sud de la capitale Port-au-Prince. Mais, alors que l'aide humanitaire est cruciale pour redonner une certaine stabilité aux populations sinistrées, « elle est en même temps source d'insécurité parce qu'elle attire les foules et qu'il peut y avoir des émeutes lors des distributions de nourriture », a-t-il ajouté. Au cours de la visite de Jacmel, passée par un hôpital partiellement détruit et un camp de 6.000 sans-abri, il a assuré que les forces canadiennes et la police militaire de l'ONU avaient la situation en main. Expliquant que la fourniture de l'aide était une « tâche énorme », il a dit qu'il n'y avait pas de « solution toute faite ». « Personne ne peut apporter de solution du jour au lendemain. C'est un problème difficile, complexe », a-t-il relevé. « Les décisions que nous prenons maintenant concernant les abris auront des implications à long terme. Nous ne voulons pas qu'il y ait d'énormes villes de tentes qui, plus tard, se transformeront en bidonvilles sclérosés par les problèmes sanitaires, d'insécurité, de maltraitance des enfants ». L'ONU, les forces de sécurité et les organisations humanitaires doivent agir « intelligemment, rapidement ». Il a souligné que la coordination s'améliorait, notant qu'à Jacmel le Programme alimentaire mondial (PAM) fournissait maintenant 24.000 repas par jour. « Est-ce que c'est parfait? Bien ssr que non, a-t-il dit. Mais c'est déjà bien mieux qu'il y a deux jours ».