TUNIS, (TAP)- Le représentant permanent des Nations Unies à Tunis, Mohamed Belhocine, a déclaré que l'Organisation des Nations Unies avait prédit les révolutions arabes, et ce, dans ses rapports sur le développement humain dans le monde arabe, au titre des années 2002 et 2009, en invitant les pays arabes à présenter des rapports clarifiant les raisons de la régression des indicateurs du développement humain. Il a précisé, lors d'une conférence organisée, mercredi, par l'Association tunisienne pour les Nations Unies, à la faculté des sciences juridiques, politiques et sociales de l'Ariana, sur le thème "L'ONU et les mutations démocratiques dans le monde arabe", que le rapport de 2002 avait souligné que les ressources humaines et, tout particulièrement, les jeunes dans le monde arabe sont " marginalisés" au lieu "d'être les piliers du développement et de l'édification dans ce monde." Il a, également, fait remarquer que les points de faiblesse dénoncés par ce rapport et liés essentiellement au déficit manifeste en matière de respect des libertés publiques et politiques dans le monde arabe, outre le manque d'empowerment de la femme arabe et la garantie de son indépendance, d'autant plus que sa participation à la vie publique, politique et économique, a été toujours faible et marginalisée. Le même rapport pointe également du doigt les insuffisances en matière d'investissement dans les ressources humaines et leur exploitation visant à promouvoir le développement et l'économie, en raison de la pauvreté, de l'exclusion et du faible taux de scolarisation, autant de facteurs qui constituent selon le rapport "de véritables obstacles devant le développement humain au sein des pays arabes." Il a ajouté que cette situation s'est aggravée dans les pays arabes, à tel point que le rapport du développement humain, publié au titre de l'année 2009, a été intitulé : "Les défis de la sécurité humaine dans les pays arabes ", dans une allusion au besoin urgent de garantir les attributs de la sécurité alimentaire et de prévenir la peur aux plans économique, social et politique. M. Belhocine a rappelé, à ce propos, la coopération de l'ONU, durant la période écoulée, avec l'Instance Supérieure Indépendante pour les Elections (ISIE), en vue d'organiser des élections libres et transparentes, ainsi qu'avec l'institution sécuritaire dans le cadre de cycles de formation pour réformer le système sécuritaire en matière de respect des droits de l'Homme et de communication avec les citoyens. Cette coopération a été, d'autre part, établie, avec plusieurs autres institutions dans le domaine de lutte contre la corruption et d'élaboration de projets et de programmes destinés à soutenir la Tunisie en matière de justice transitionnelle. Ont participé à cette conférence que l'Association tunisienne pour les Nations Unies organise annuellement dans le cadre de la célébration de la Journée internationale des droits de l'Homme, plusieurs personnalités politiques et diplomatiques ainsi que des professeurs universitaires.