Primo Levi, auteur du livre «Si c'est un homme» (1947) TUNIS, 2 fév. 2010 (TAP) - L'Institut français de coopération (IFC-Tunisie) a organisé dans le cadre du projet Aladin, une rencontre autour du thème «témoignages et mémoire: l'extermination des juifs d'Europe». Le projet Aladin dont l'appellation symbolise les lumières de la connaissance, a été lancé en 2009 sous le patronage de l'UNESCO, par Jaques Chirac et Simone Veil et se veut un trait d'union entre les différentes cultures et civilisations. A ce propos, M. M'hamed Hassine Fantar, titulaire de la Chaire Ben Ali pour le dialogue des civilisations et des religions a, lors de son intervention à la première soirée littéraire qui s'est tenue, lundi soir, à la médiathèque Charles de Gaulle de Tunis, rappelé l'initiative du Président Zine El Abidine Ben Ali lancée en 2001 de créer la Chaire Ben Ali pour le dialogue des civilisations et des religions qui s'emploie depuis son lancement à l'organisation de rencontres plaidant en faveur de la connaissance de l'autre, le rapprochement, la compréhension et l'appréhension de la diversité comme source de richesse. Et d'ajouter que cette rencontre autour du projet Aladin est «un symbole de l'ouverture de notre pays sur l'autre pour la construction de ponts de rapprochement et de compréhension entre les peuples et les civilisations». En effet, a-t-il indiqué, nous ne pouvons que soutenir ce projet, vu notre appartenance à une terre ouverte et disposée à établir des liens avec tous les peuples quels que soient leurs ethnies, leurs religions ou leurs langues. Revenant sur le projet Aladin, M. Jacques Andreani, ambassadeur de France et président du comité de conscience de ce projet, a mis en exergue le soutien de la Tunisie à cette initiative lors de la conférence de son lancement au siège de l'UNESCO à Paris en 2009, rappelant dans ce sens le message «à haut contenu» adressé par le Président Ben Ali. Car, a-t-il précisé, ce projet est un pas en avant vers le dialogue, la paix et la compréhension et une possibilité qui s'offre pour les différentes cultures de trouver un point commun sur les valeurs de justice, de tolérance, de paix et de coexistence. Pour sa part, M. Serge Klarsfeld, écrivain, historien et avocat, a évoqué dans son intervention, l'histoire des relations entre juifs et musulmans. Il a dans ce contexte relevé que la Tunisie est le seul pays au monde où la communauté juive n'a pas été mutilée en lui assurant protection malgré la tentative des forces nazies. Une preuve irréfutable de haut degré d'humanisme qui illustre de façon éloquente le comportement pacifique de la population musulmane. La rencontre a été par la suite ouverte au débat au cours duquel des témoignages ont été livrés par des juifs sexagénaires natifs de Tunisie et dans lesquels ils ont révélé leur belle enfance en Tunisie où les trois communautés, vivaient ensemble comme «les cinq doigts de la main», selon l'expression de l'un d'eux. Des élèves des lycées Gustave Flaubert et de Pierre Mendès France ont lu des extraits en français, italien et arabe du livre «Si c'est un homme» de Primo Levi, publié en 1947, récit de la survie dans l'univers concentrationnaire, traduit dans une trentaine de langues. Mme Annie Dayan Rosenman, membre fondateur de l'association dialogue, Arabes et Juifs en France, a mis en valeur la force de ce témoignage saisissant.