TUNIS (TAP) - Le président du conseil d'administration de la bourse de Tunis, Fadhel Abdelkefi, a appelé le gouvernement provisoire à procéder à la cession, dans les meilleurs délais, des parts de l'ETAT dans les sociétés confisquées, notamment celles introduites en bourse. «Tout retard de régularisation de la situation de ces sociétés (Ennakl, Ciment de Carthage et la banque de Tunisie) est à même d'engendrer une perte de leur valeur», a-t-il averti. Il a proposé, au cours d'une conférence de presse, tenue jeudi à Tunis, de céder, au marché financier, la majorité de la part de l'Etat dans les sociétés confisquées aux investisseurs locaux et étrangers (cession blocs), en attendant d'ouvrir la partie restante de sa part à la souscription publique. La commission de confiscation avait annoncé, auparavant, la confiscation de près de 300 sociétés détenues par la famille du président déchu. L'objectif est d'adopter la transparence dans les opérations de cession, ce qui assurera à l'ETAT des prix adéquats, lors de la vente, et garantira les financements nécessaires au gouvernement provisoire pour la réalisation de ses programmes socio-économiques programmés en 2012. Moyennant une volonté politique et à la faveur de ses compétences humaines ainsi que ses législations et techniques, conformes aux normes internationales, le marché financier pourrait contribuer à alléger les charges des financements assurées par le système bancaire, a expliqué M. AbdelKefi. Il a appelé, à cet effet, le gouvernement provisoire à examiner la situation économique afin de déterminer les lacunes, qui consistent, selon lui, en la faiblesse des ressources propres, la hausse du taux d'endettement des banques et le manque de capitalisation de ces dernières. La capitalisation du marché financier s'élève en Tunisie à 14,4 milliards de dinars, ce qui représente 21,6% du produit intérieur brut (PIB), soit l'équivalent de 10% de la capitalisation boursière de l'Egypte et 14% de la capitalisation boursière du Maroc. Comparant les bourses du Maroc et de l'Egypte avec celle de Tunis, M. AbdelKefi a précisé que cette dernière souffre de l'absence des grandes sociétés opérant dans les secteurs des télécommunications, du tourisme, de l'agriculture et du textile. Il a appelé le gouvernement provisoire à introduire certaines entreprises publiques en bourse aux fins de conférer davantage de transparence à leur gestion et de garantir leurs besoins financiers.