LE CAIRE (TAP) - Le Parlement égyptien veut entendre toute personne étant intervenue pour permettre le départ d'Egypte de membres d'ONG accusées de financement illégal, a affirmé samedi le président de l'Assemblée du peuple, Saad al-Katatni. Le Parlement va convoquer les responsables afin qu'ils expliquent leur décision et les "tiendra pour responsables de ce crime, qui représente une ingérence dans les affaires de la justice égyptienne", a-t-il déclaré lors d'un discours devant les parlementaires, retransmis à la télévision publique. Après des mois de pressions de la part de Washington, une quinzaine d'accusés, parmi lesquels des Américains, ont pu quitter l'Egypte cette semaine après la levée de l'interdiction de sortie du territoire qui leur était imposée. "Nous ne pouvons accepter aucune sorte d'ingérence étrangère dans les affaires de l'Egypte", a affirmé M. Katatni, membre du Parti de la liberté et de la justice, issu de la confrérie des Frères musulmans. "Cette affaire ne peut être close par une décision politique", a-t-il ajouté. La polémique enfle en Egypte, proche allié des Etats-Unis dans la région, où la presse a critiqué l'"étrange" évolution de cette affaire. Le quotidien indépendant Al-Tahrir a accusé les militaires au pouvoir en Egypte d'avoir reculé face aux "pressions, négociations et visites de responsables américains au Caire". Le journal gouvernemental Al-Ahram a rapporté que les juges s'étaient retirés du procès après qu'il leur a été demandé de lever l'interdiction de voyager. De nouveaux juges devaient être nommés samedi, mais le président de la Cour d'appel Abdel Moez Ibrahim a estimé qu'un tribunal correctionnel pouvait statuer sur cette affaire.