TUNIS (TAP) - Le chef de gouvernement provisoire Hamadi Jebali a affirmé vendredi que son gouvernement oeuvre actuellement à l'adoption de mesures administratives pour la récupération des biens spoliés sous l'ancien régime. Ces efforts, a-t-il dit, sont déployés en coordination avec la Banque centrale et les ministères de la Justice, des Affaires étrangères et des Droits de l'homme et de la justice transitionnelle. Clôturant le colloque sur le thème "Pour la mise en place d'une stratégie nationale de lutte contre la corruption à travers une plate-forme de partenariat global", organisé en collaboration avec le PNUD, M. Jebali a annoncé la décision en vue de dynamiser la commission de lutte contre la corruption créée en vertu du décret-loi N°120 de l'année 2011 en attendant son amendement et l'amélioration de son contenu à la lumière des différentes idées exprimées par les parties gouvernementales et de la société civile. Le gouvernement, a-t-il dit, veillera à réformer le système de contrôle afin de renforcer l'efficience des structures de contrôle et éviter leur dispersion. Les rapports des structures de contrôle seront publiés à large échelle, a-t-il affirmé, tout en donnant la possibilité aux experts et aux médias de les commenter "dans le but de recouvrer la confiance des citoyens qui est à la base du succès de tous programmes de lutte contre la corruption", a-t-il estimé. Il a indiqué que son gouvernement qui a prévu, pour la première fois, la mise place d'un ministère de la gouvernance et de la lutte contre la corruption, oeuvre en vue de dynamiser les stratégies de lutte et de prévention contre la corruption. Cette mesure constitue un signal fort permettant de trouver une solution à toutes les défaillances tout en veillant à la mise en place de mécanismes réglementaires, législatifs et structurels permettant de réaliser cet objectif. M. Jebali a passé en revue les mesures d'urgence et provisoires adoptées par le gouvernement dans la lutte contre la corruption à travers l'élaboration de paramètres de lutte contre ce fléau permettant une évaluation des politiques publiques et l'adoption à temps des mesures adéquates pour éviter les défaillances et permettre la compression et la rationalisation des dépenses publiques. Ces mesures consistent, selon M. Jebali, dans le renforcement du rôle de la lutte contre la corruption dans le développement du climat des affaires, la promotion des législations en matière d'investissement et la simplification des procédures à travers le renforcement de l'interlocuteur unique, les guichets uniques et la généralisation des services à distance destinés aux entreprises et aux citoyens. M. Jebali a souligné l'impératif de promouvoir les ressources humaines, la dynamisation des mécanismes de lutte contre la corruption, la consolidation de la formation et le développement des compétences tout en veillant à renforcer les services aux plans régional et local dans le but de renforcer la gouvernance et la lutte contre la corruption. Il a souligné l'importance de la question de la lutte contre la corruption en cette étape délicate que traverse la Tunisie. "La corruption est un facteur qui entrave le développement politique, économique et social d'une société. Ce fléau se développe facilement dans un environnement où la gouvernance est faible", a-t-il dit. Il a fait remarquer que l'échec des efforts de lutte contre la corruption dans le passé est dd à l'absence d'une volonté politique claire visant l'inscription de la lutte contre la corruption dans les programmes de développement ainsi que l'attachement de l'ancien régime à affaiblir le système de contrôle administratif et financier et à asservir la justice tout en oeuvrant à empêcher la création d'une structure indépendante de lutte et de prévention de la corruption. En vue de lutter contre la corruption et de renforcer la gouvernance, le chef du gouvernement a indiqué que des actions seront accomplies pour généraliser un système de gestion par objectifs sur la base des résultats obtenus dans le cadre d'une rationalisation de l'utilisation des ressources matérielles disponibles. Il a ajouté que des actions seront aussi accomplies pour pérenniser les mécanismes de lutte contre la corruption et pour promouvoir et moderniser les législations "conformément aux normes internationales tout en veillant à garantir leur cohérence et au respect d'un seuil minimal de stabilité des normes juridiques".