TUNIS, 23 fév 2010 (TAP) - L'ambiance festive que connaît Kairouan à la veille du Mouled est une preuve supplémentaire que cette ville, proclamée capitale de la culture islamique 2009, mérite amplement cette distinction. Tout au long de ''Kairouan 2009'', la cité aghlabide a pu renouer, une année durant, avec les fastes de sa splendeur passée, au temps où elle était la capitale de l'Islam en Ifriqiya. Une splendeur toujours visible. Riche de ses lieux temporels et spirituels, elle offre à ses visiteurs tant d'évocations de son passé prestigieux. Circuler dans les rues de Kairouan, autour de ses célèbres monuments dont le bassin des Aghlabides, est pour tout esprit curieux, un grand moment d'émotion. L'architecture urbaine, les pierres toujours d'aplomb, les gravures sur les murs sont autant de symboles d'une ville restée fidèle à son passé tout en étant ancrée dans son présent. Car Kairouan ne s'est pas arrêté à son passé. Les visiteurs tunisiens et étrangers qui s'y sont rendus à l'occasion de cette manifestation ont pu mesurer les efforts consentis afin que cette ville demeure toujours une cité prospère, rayonnante et créative. Veillant à faire en sorte que la foi et l'esprit musulmans y demeurent toujours vivaces, comme au fil des siècles passés, des efforts colossaux ont été entrepris en vue de mettre en valeur ses monuments religieux. Dans cet esprit, un vaste chantier de restauration de la médina et de réhabilitation de ses monuments religieux a été réalisé. Un intérêt constant a été également accordé à la sauvegarde des manuscrits. C'est d'ailleurs dans ce cadre que s'inscrit la décision prise par le président Zine El Abidine Ben Ali en 1995 de créer un laboratoire national de restauration des manuscrits dans la ville de Kairouan, le premier du genre dans le monde arabe et en Afrique. Le plus ancien monument islamique de Tunisie et du Maghreb, la mosquée Okba Ibn Nafaa, comme tous les autres monuments historiques d'antan et d'aujourd'hui, a été concerné par le programme de restauration de cet héritage de l'architecture islamique. Ce lieu symbolique a vécu le 10 mars 2009, à l'occasion du coup d'envoi des festivités de ''Kairouan 2009'', au rythme d'une grande fresque historique et vivante à la gloire de Kairouan ''l'éternelle''. Et pour découvrir cette ville qui a vu naître tant de figures historiques, tels que l'Imam Sahnoun, Ibn Rachiq Al-Qairawani, Ibn Charaf, Assad Ibn Al-Fourat, Ibn Al-Jazaâr et bien d'autres, rien de mieux qu'une ballade dans les souks où s'étalent les tapis réputés de Kairouan. Un arrêt pour déguster la pâtisserie traditionnelle locale, le célèbre ''makroudh'', s'impose également. La balade s'achevée, certains auraient déjà l'envie d'y retourner pour aller se ressourcer auprès d'une ville dans laquelle des générations de peintres ont puisé leur inspiration, faisant jaillir de son intense lumière les couleurs de leurs aquarelles et les sublimes modulations de leurs tableaux. Ceux qui continuent aujourd'hui encore de dresser les portraits des habitants de Kairouan et de décrire ses monuments, tentent, chacun à sa manière, de saisir l'âme et l'esprit d'une ville, qui n'a cessé tout au long de son histoire, d'être un objet de fascination.