LE BARDO, 23 fév. 2010 (TAP) - «Le forum de Davos et le système économique mondial dans la période de post-crise» tel est le thème d'une table ronde organisée, mardi, par la chambre des députés au Bardo sous la présidence de M. Foued Mebazaa, président de la chambre et en présence d'experts et d'économistes. Les experts ont été unanimes à mettre l'accent, lors de ce débat, sur la capacité de l'économie tunisienne, à faire face aux effets de la crise économique mondiale grâce, aux mesures présidentielles prises à cette fin, indiquant que le programme présidentiel "ensemble, relevons les défis" représente une carte de route pour l'économie nationale, dans l'objectif de lui conférer davantage de solidité et de capacité de résistance. Les participants à cette rencontre ont affirmé que l'économie mondiale ne s'est pas totalement remise des impacts de la crise financière et qu'un nouveau système économique mondial est en train de naître. Ils ont fait remarquer que la crise financière a montré un besoin urgent d'établir un nouveau système économique mondial qui prendra en considération l'interdépendance des intérêts des uns et des autres, reconnaîtra le droit de tous au développement et à une vie décente et mettra en place un système mondial équitable et accepté par tous. Evoquant le forum de Davos, les experts présents s'accordent à dire que ce conclave est essentiellement une opportunité d'échange d'idées et une occasion, pour les plus puissants parmi les hommes d'affaires et les milieux financiers, d'arracher des marchés, estimant que ce forum au lieu d'aider à promouvoir le système économique mondial sert plutôt les intérêts des hommes d'affaires et des richissimes de ce monde. M. Chedly Ayari, professeur universitaire et éminent économiste estime que le monde vit, de nos jours, une nouvelle étape de la crise financière qui est loin d'être finie, estimant que la reprise actuelle de l'économie mondiale, «fragile» et «exposée aux risques de la régression» . Cette reprise n'est autre que le résultat de l'intervention de l'Etat pour sauver l'économie après l'échec des marchés et leurs incapacité à préserver leur équilibre, a t-il avancé. M. Hmida Khelifi, directeur de l'observatoire de la compétitivité de l'économie tunisienne à l'Institut tunisien de la compétitivité et des études quantitatives a souligné, pour sa part, que malgré l'apparition de certains signes de relance de l'économie mondiale, les incertitudes et les craintes persistent de revoir la croissance de nouveau fléchir, d'autant plus que les économistes plaident pour une remise en question des fondements et des valeurs du capitalisme et du système bancaire et financier mondial. M.Mohamed Salah Souilem, directeur général des finances extérieurs à la Banque Centrale de Tunisie a jugé nécessaire l'intervention de l'Etat dans la régulation du marché en vue de garantir les droits de tous, éviter les dérapages, investir dans les secteurs les plus indiqués et répartir les risques afin d'atténuer les crises. La crise a confirmé, selon M.Mohamed Frioui, professeur universitaire, la nécessité de mettre en place un système mondial de régulation, garantissant les droits des pays, notamment ceux en développement et mettant en place des normes comptables internationales.