Tweet Share PARIS (TAP) - Des milliers de personnes ont manifesté dimanche à Paris pour dire non à l'Europe de "l'austérité", à l'appel d'une soixantaine d'organisations dont le Front de gauche et à deux jours du début de l'examen au Parlement du traité budgétaire européen. Selon le parti de la gauche radicale, Front de gauche, il y avait "plus de 50.000" manifestants au départ du cortège. Aucun chiffre n'était disponible dans l'immédiat de source policière. "Ce jour est le jour où le peuple français entre en mouvement contre la politique d'austérité", a lancé Jean-Luc Mélenchon, co-président du Parti de gauche, insistant sur la présence à ses côtés d'élus européens de gauche radicale, une espagnole et une portugaise. M. Mélenchon, ancien candidat à la présidentielle, a réfuté qu'il s'agisse d'un rassemblement d'opposition au gouvernement. "C'est une manifestation d'opposition aux politiques d'austérité", a-t-il insisté. Outre le Front de gauche, des syndicats et des associations avaient appelé à manifester. Cette manifestation intervient alors que les députés français examinent dès mardi le traité budgétaire européen, synonyme pour une partie de la gauche de l'entérinement des politiques européennes d'austérité. L'Assemblée nationale et le Sénat doivent ratifier d'ici la fin octobre ce texte qui oblige les 25 Etats signataires à ne pas dépasser, à moyen terme, un déficit "structurel", c'est-à-dire compte non tenu des aléas de la conjoncture, égal à 0,5 pc du PIB (Produit intérieur brut). Le Front de gauche est vent debout contre ce texte, auquel s'opposent aussi la majorité des écologistes, l'aile gauche du Parti socialiste (PS) et, de l'autre côté de l'échiquier politique, le Front national (extrême droite) et des souverainistes. En revanche, l'UMP (Union pour un mouvement populaire, droite conservatrice) et le centre, comme la direction du PS et la grande majorité des parlementaires socialistes, approuvent ce pacte signé en mars dernier par Nicolas Sarkozy et que François Hollande, durant la campagne électorale, avait promis de renégocier. Après son élection, le président socialiste a obtenu de ses partenaires européens, fin juin, d'adjoindre un "pacte européen pour la croissance et l'emploi" au traité budgétaire, mais le texte de ce dernier est demeuré inchangé. "L'ambiguïté en disant +non+, c'est aussi engager la sortie de l'euro", a mis en garde dimanche le Premier ministre. "François Hollande, comme moi-même, nous ne prendrons jamais la responsabilité (...) de faire disparaître l'euro", a-t-il ajouté. Tweet Share Précédent Suivant