Tunis, 15 avr 2010 (TAP)- la Tunisie s'apprête à mettre à niveau et à moderniser son agriculture dans l'objectif de la préparer à relever le défi de la concurrence qui sera générée par la libéralisation des échanges agricoles avec l'Union Européenne. Objectif: doter l'agriculture tunisienne de toutes les capacités requises pour s'adapter aux diverses mutations, particulièrement, au changement climatique dont l'impact sur les récoltes est devenu, désormais, palpable. Les principaux défis auxquels devra faire face l'agriculture tunisienne concernent, notamment, la consolidation de la sécurité alimentaire en tant que composante déterminante de la souveraineté nationale, la rentabilité économique du secteur et son adaptation aux exigences de l'environnement international en matière de qualité des produits. Il s'agit, en outre, de rationaliser la gestion et l'exploitation des ressources naturelles, qui feront l'objet, au cours des prochaines années, d'une forte pression. Le rythme d'investissement dans le secteur, qui reste en deçà des prévisions malgré les incitations instituées, devra, par ailleurs, connaître une importante impulsion à travers l'octroi d'un plus grand intérêt au volet foncier. L'objectif est de favoriser l'émergence de nouveaux promoteurs capables d'investir dans les activités agricoles et de pallier, en conséquence, la problématique du finacement agricole. La consolidation du rôle de la profession dans la facilitation, l'organisation des secteurs de production, la garantie d'une meilleure coordination entre les différents intervenants, notamment, au niveau de la valorisation du produit et son écoulement sur le marché local et international, revêtent, également, une importance capitale dans la modernisation de l'agriculture tunisienne. Le secteur de l'agriculture et de la pêche est parvenu, grâce à l'intérêt particulier que lui porte le président Ben Ali, à réaliser des résultats positifs. Ainsi, sa contribution au développement économique, aux équilibres généraux, à la promotion de l'initiative privée, à la création d'emplois et à la réalisation de la sécurité alimentaire durable s'est nettement renforcée et améliorée. Les programmes et réformes adoptés au profit du secteur ont concerné la promotion des ressources naturelles, la restructuration du secteur de l'agriculture et de la pêche, sa mise à niveau, outre, l'amélioration de l'environnement général et la promotion des structures professionnelles et de la petite agriculture . Les différentes politiques et dispositions prises ont trouvé un large échos auprès des agriculteurs et des intervenants dans le secteur. Entre 1987 et 2009, les investissements réalisés dans le secteur agricole ont atteint environ 16 457 millions de dinars, soit 9% du total des investissements réalisés. Le volume des investissements privés réalisés au cours de la même période ont atteint 7960 millions de dinars, soit 48,8% du total des investissements du secteur, contre 33% au cours de la décennie (1977/1986). Les efforts déployés ont permis de renforcer la production. la superficie des périmètres irrigués a atteint 405 mille hectares, contre 285 mille hectares en 1987. Au niveau de la production, le secteur a réalisé des résultats probants, voire exceptionnels dans certaines filières. La céréaliculture, l'oléiculture, les viandes rouges ont réalisé une hausse de plus de 50% par rapport à la production enregistrée au cours des années 80. La production des dattes, de pommes de terres, de viande blanche ont enregistré une hausse de plus de 100% par rapport aux années 80. Mention spéciale pour la production de lait qui a pour sa part triplé. Entre 2001/2009, la moyenne de la valeur ajoutée du secteur a atteint 2504 millions de dinars aux prix constants de l'année 1990, contre 1687 millions de dinars en tant que moyenne annuelle (1977/1986), soit une hausse de 50%. Des stratégies sectorielles sont en cours de réalisation (24). Elle reposent sur des études déjà réalisées, notamment, celle relative à la compétitivité du secteur agricole. Cette étude a identifié les créneaux compétitifs pour la Tunisie, outre, l'actualisation périodique de la carte agricole. Dans le même contexte, le rythme de concrétisation du programme de restructuration des terres domaniales agricoles a été renforcé. Ce programme a touché, jusqu'ici, 331 mille hectares ce qui a permis de créer 308 sociétés de mise en valeur et de développement agricole (SMVDA), 801 lots techniques et 5200 autres agricoles. Les efforts sont axés, par ailleurs, sur l'encadrement des exploitants de ces terres afin de valoriser les résultats enregistrés, surtout aux plans de l'amélioration du rendement et de la compétitivité des activités de production, de la modernisation des méthodes de gestion et du renforcement de l'encadrement technique. La Tunisie veille également à promouvoir les secteurs pporteurs dont les produits peuvent etre exportés, à l'instar des cultures médicinales et aromatiques, la production animale et le produit forestier, tout en mettant l'accent sur leur transformation et industrialisation en vue de leur conférer une plus grande valeur ajoutée. L' agriculture biologique, a ainsi bénéficié de l'intéret particulier du chef de l'Etat, l'objectif étant de doubler la superficie des cultures biologiques et promouvoir leur écoulement. La politique adoptée dans le secteur a donné ses fruits, sachant que jusqu'au 10 avril 2010 il a été procédé à l'exportation de 2700 tonnes d'huile d'olive biologique, 1400 tonnes de dattes et 360 tonnes d'autres produits biologiques. L'intéret accordé à la profession s'est pousuivi avec l'élaboration d'un plan cohérent de promotion des structures professionnelles en s'inspirant des propositions et recommandations de la consultation nationale sur les structures professionnelles. Ce plan a trait notamment à la restructuration des structures de base pour les limiter à deux à savoir la mutuelle agricole des services concernant les aspects commerciaux et le groupement de développement pour ce qui est de la gestion des ressources naturelles, outre la révision du role des groupements interprofessionnels en vue de les orienter davantage vers l'organisation des systèmes, la régulation du marché, l'encadrement des intervenants dans le domaine commercial et la promotion des exportations. La recherche scientifique a elle aussi bénéficié d'un intéret particulier eu égard à l'importance de son role dans l'amélioration du rendement du secteur et la réalisation d'un haut rendement avec la qualité requise. A cet effet, une deuxième stratégie décennale établie à partir de l'évaluation de la première stratégie décennale a été décidée, l'objectif étant de permettre à l'agriculture tunisienne d'adhérer aux nouvelles exigences de la nouvelle étape, tout en veillant à assurer un rapprochement entre la théorie et la pratique et à faciliter l'accès de l'agriculteur aux résultats de la recherche. L'enseignement supérieur agricole joue un role primordial dans la diversification des spécialités, l'ouverture de perspectives d'emploi tant au profit des diplomés des centres de formation agricole que des diplomés du supérieur qui trouvent auprès des pépinières d'entreprises installées au sein des structures de l'enseignement supérieur agricole le soutien nécessaire pour consolider le renforcement du tissu économique et le renouveau technologique. Jusqu'à fin 2009, il a été procédé à la création de 15 pépinières dont 5 installées dans les institutions de recherche agricole. Le nombre de projets réalisés dans ce domaine s'est établi à 15 projets ayant nécessité des investissements de l'ordre de 1,9 million de dinars. La Tunisie s'emploie ainsi à travers l'intéret accordé au secteur de l'agriculture et de la peche à garantir toutes les conditions de réussite à ce secteur stratégique au double plan économique et social. Pour ce faire, les efforts se concentrent sur l'impulsion de l'investissement agricole, et l'encouragement des jeunes, notamment les diplomés du supérieur à s'adonner à l'activité agricole et à améliorer sa valeur ajoutée.