TUNIS, 24 avr. 2010 (TAP) - ''La nouvelle en Tunisie est-elle en voie de disparition, ou peut-on considérer que les publications des dix dernières années en la matière, laissent espérer un renouveau de ce genre littéraire?'' tel a été la problématique posée lors de la journée d'étude organisée, samedi, deuxième jour de la 28ème édition de la Foire internationale du livre de Tunis, au parc des expositions du Kram. La première communication faite par l'écrivain et chercheur universitaire Mohamed Ait Mihoub a mis l'accent sur les caractéristiques de la nouvelle entre les deux guerres mondiales, faisant remarquer qu'elle se distinguait par l'expression de soi et l'apologie des valeurs de la liberté, citant des exemples tels que ''Aziza'' de Zine El Abidine Snoussi, et les publications d'Ali Douagi, ''maître incontesté de la nouvelle'' selon l'orateur. L'écrivain Ahmed Mammou a passé en revue les étapes de la nouvelle tunisienne et ses préoccupations, précisant que son histoire s'étale sur un siècle, et qu'on compte 3500 titres couvrant trois principales étapes, à savoir: l'étape du commencement, dans les années trente, marquée par l'indifférenciation entre la nouvelle et le roman, suivie de l'étape de l'affirmation de l'écriture de la nouvelle proprement dite, et de l'expérimentation. La troisième étape est caractérisée par le déclin de la nouvelle littéraire. Il a également évoqué les écrits féminins dans le domaine de la nouvelle, dont ceux de Nejia Thamer et Hend Azouz. L'écrivain Radhouane El Kouni, président du club de la nouvelle d'El Ouardia, a, de son côté, parlé du rôle de ce club, fondé en 1964, dans la promotion de l'art de la nouvelle et du roman, citant les noms des précédents présidents de ce club, à savoir les éminents écrivains Mohamed Ben Amara, Tahar Guiga, et Mohamed Laâroussi Métoui. L'écrivain et critique Taoufik Baccar a, dans une communication intitulée ''Les extravagances de la réalité dans les nouvelles de l'époque, du ''Train'' de Douagi au ''Hammam'' de Nasr'', mis en excergue le lien étroit entre la nouvelle et la réalité sociale et politique durant le vingtième siècle en Tunisie, s'attardant sur le style, coloré et ironique de Ali Douagi, et sur l'aspect expérimental de l'écriture de Hassen Nasr. Des témoignages sur la nouvelle littéraire et son histoire ont été également apportés par les écrivains Hassen Nasr et Hassouna Mosbahi.