AL QODS OCCUPEE, 10 août 2010 (TAP) - Israël a menacé mardi de ne pas coopérer avec le groupe d'experts de l'ONU chargé d'enquêter sur l'assaut meurtrier contre une flottille d'aide à Gaza si ce panel demande que des militaires impliqués dans cette opération, qui a fait neuf morts, soient interrogés. "Le Premier ministre (Benjamin Netanyahu) a clairement fait savoir qu'Israël ne coopérera pas et ne participera pas à une commission qui demanderait à interroger des soldats", a indiqué Nir Hefetz, porte-parole de Netanyahu à la radio militaire. "Avant qu'Israël annonce sa participation à cette commission, nous nous sommes assurés lors de négociations intensives en coulisses que le mandat de cette commission soit équitable, responsable et ne porte pas atteinte aux intérêts vitaux et de sécurité de l'Etat d'Israël", a fait savoir le porte-parole. Ces déclarations contredisent les propos tenus lundi par le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, qui a démenti l'existence d'un accord excluant que le groupe d'experts, dont les travaux doivent débuter mardi, puisse interroger des membres des commandos israéliens. "Non, un tel accord n'a pas été conclu en coulisses", a affirmé Ban Ki-moon lors d'une conférence de presse. Il était interrogé sur la crédibilité qu'auraient les travaux de ce groupe d'experts de quatre personnes, dont un Turc et un Israélien, s'il était empêché d'interroger les soldats israéliens. Neuf Turcs avaient été tués par les commandos israéliens lors de l'abordage du ferry turc Mavi Marmara, dans les eaux internationales le 31 mai, alors que le navire tentait de forcer le blocus israélien autour de la bande de Gaza. Le mandat de la commission, composée de cinq membres israéliens et de deux observateurs internationaux, est limité. Elle doit examiner notamment les aspects juridiques de l'assaut au regard du droit international. Netanyahu a accepté sous la pression internationale la formation par l'ONU d'un panel de quatre experts, dont un Israélien et un Turc. Ankara a également constitué sa propre commission de même que le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU de Genève.