TANGER, 9 oct 2010 (TAP, correspondance de Sarra Belguith) - Qui n'a pas envie d'y revenir ? Tanger, la douce et mystérieuse, cette ville dont on succombe au charme d'un coucher de soleil méditerranéen et à la splendeur d'une aquarelle de couleur camaïeu, livre ses secrets. Depuis les hauteurs de ses impressionnantes "Grottes d'Hercule", s'offre au regard un paysage étonnant et magnifique d'une cité baignée dans les couleurs du soleil, et d'où émane un appel envoûtant à l'escapade. Ville du Détroit, cette cité cosmopolite, à la croisée des chemins, défie l'âge et conserve jalousement les traces de sa splendeur passée. Cette métropole qui fascine, s'apprête à faire ses adieux à ses hôtes venus de 19 pays de la Méditerranée, partager avec elle la fête du cinéma, à l'occasion de la huitième édition de son festival du court métrage méditerranéen. Après quatre jours de projections et de discussions, le compte à rebours commence pour les candidats qui rêvent tous, de décrocher le Grand prix du festival mais aussi le prix spécial du jury et le prix du meilleur scénario. Mais, au delà de l'esprit compétitif de cette édition, la vraie richesse de ce festival, estime la cinéaste tunisienne Selma Baccar, membre du jury, est de découvrir d'autres regards et de s'ouvrir sur d'autres expériences cinématographiques bien originales. En effet, l'importance d'une telle rencontre pour ces jeunes est d'apporter, à travers l'image, un regard créatif et nouveau sur les problématiques de nos sociétés. Il s'agit de créer, d'inventer par l'écriture et la mise en scène pour pouvoir transmettre leurs messages. D'ailleurs, indique la réalisatrice marocaine et jurée Farida Benlyazid, un film qui plaît c'est celui qui vous touche émotionnellement et qui vous interpelle artistiquement surtout que le court est un bon exemple pour tenter de dire, en peu de temps, des choses importantes, une histoire. Certes, plusieurs critères d'évaluation sont à prendre en considération pour mesurer une œuvre, à savoir l'écriture, la technique, l'originalité de la narration, fait remarquer la comédienne marocaine Touria Aloui. Mais, un film doit avant tout émouvoir. Pour un jury, juger une œuvre n'est pas aussi facile. Les facteurs d'objectivité et de subjectivité, entrent en jeu. Pour le critique de cinéma libanais, Hauvick Habechian, membre du jury, cela peut dépendre des goûts de chacun, de l'humeur du jour aussi. En attendant le palmarès qui sera annoncé samedi soir , il est important de rappeler que le festival du court métrage méditerranéen de Tanger a, aux côtés des projections de la compétition officielle, donné l'occasion pour les cinéphiles, de toutes catégories, de suivre un "Panorama du cinéma marocain" que ce soit à la prison civile de Tanger, au théâtre Mohamed El Haddad, au siège de l'Association de bienfaisance Lalla Hasna ou à la maison des jeunes Hasnouna.