TUNIS, 3 mai 2011 (TAP)- Des groupes de journalistes et de citoyens ont appelé, mardi, à une information libre et transparente qui coupe avec les pratiques anciennes. Lors d'un rassemblement organisé, mardi après-midi, devant le théâtre municipal de Tunis, à l'occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse, des journalistes et des citoyens ont scandé des slogans affirmant leur attachement à la liberté d'information et à la préservation de la dignité des journalistes, exigeant la levée de toute tutelle sur le secteur de l'information. Un débat a été engagé entre les journalistes et les citoyens qui participent à ce rassemblement portant sur la situation de la presse en Tunisie après la révolution du 14 janvier et sur le rôle des médias pour faire connaitre les préoccupations des citoyens. Les manifestants ont critiqué le rendement des médias avant et après la révolution, accusant les journalistes d'être complices du pouvoir politique en place et de ne pas adopter une approche neutre dans le traitement des questions sociales et politiques. La journaliste à la radio tunisienne Amani Boularès, a fait part, des difficultés et handicaps, qui entravent le travail des journalistes dans la couverture des évènements en Tunisie. Elle a notamment cité la rétention de l'information et la censure des articles par les responsables dans les rédactions. Pour sa part, la correspondante du magazine "Houdhoud" publiée à Londres, Sofia Hammami, a affirmé que le gouvernement provisoire ne permet pas aux journalistes d'accéder à l'information "appelant les professionnels à saisir cette opportunité historique pour libérer les médias en Tunisie". La journaliste Radhia Saidi, membre de l'observatoire de déontologie professionnelle et des pratiques médiatiques au sein du Syndicat National des journalistes tunisiens (SNJT) que le secteur de l'information en Tunisie est actuellement à la croisée des chemins et au début d'une révolution qui vise à réformer le secteur, soulignant la nécessité à ce que le texte de la nouvelle constitution affirme le droit à la liberté d'opinion, d'expression et de publication dans le respect de la déontologie professionnelle journalistique.