TUNIS, 4 nov. 2009 (TAP) - L'Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche (UTAP) a abrité mercredi une conférence nationale sur «la promotion de la cuniculture» tenue à l'initiative de l'Agence de promotion des investissements agricoles (APIA) avec la participation des structures professionnelles exerçant dans le secteur. Cette conférence s'inscrit dans le cadre de la stratégie du ministère de l'Agriculture et des ressources hydrauliques en vue de la promotion du secteur de la production animale et la mise en œuvre de la politique initiée par le Chef de l'Etat et visant à renforcer les programmes de développement tracés pour l'agriculture, en général, et l'élevage en particulier, outre l'amélioration du rendement de la filière de production des viandes. 100 mille lapines élevées dans 300 clapiers modernes Le secteur de la cuniculture a enregistré au cours des dernières années une progression à tous les niveaux, le nombre de lapines s'est élevé de 40 mille en 1990 à 100 mille en 2009 dont 30% sont élevées dans des clapiers modernes, sachant que ceux-ci sont passés de un à El Hbaibia en 1983 à 300 actuellement. Cette activité contribue à hauteur de près de 2600 tonnes par an dans la production, soit 2% de la production nationale de viandes. Les projets cunicoles réalisés au cours de la période 1983 jusqu'à fin octobre 2009 ont atteint environ 442 opérations d'investissement d'une valeur de 32 millions de dinars. M. Abderrazak Daaloul, secrétaire d'Etat chargé de la Pêche a souligné, à cette occasion, que le progrès que la cuniculture connait est essentiellement dû au peu de superficies agricoles que cette activité nécessite ainsi que le volume réduit des investissements, outre les spécificités de multiplication qui caractérisent cet animal et sa valeur nutritive adaptée au changement d'habitudes alimentaires du citoyen. Il a indiqué que le ministère a consacré à cette activité des programmes et plans de développement offrant des services d'encadrement et de formation, outre la garantie d'un bon approvisionnement en moyens de production, services sanitaires et références techniques. Le tunisien consomme seulement 0,3 kg/an de viande de lapin Au plan institutionnel, le secrétaire d'Etat a fait savoir que compte tenu de l'augmentation notable de la production intensifiée qui compte environ 300 clapiers, le Groupement interprofessionnel des produits avicoles et cunicoles ainsi que l'Office de l'élevage et des pâturages ont été chargés de porter davantage d'intérêt à la cuniculture. Le Groupement est appelé à cibler les grandes unités alors que l'Office de l'élevage est chargé de poursuivre la mise en œuvre de la stratégie nationale de promotion du secteur et d'encadrer les petites unités. M. Daaloul a indiqué que deux abattoirs pour lapins ont été mis en place à El Jem (Mahdia) et Béja, relevant que la cuniculture connait diverses difficultés qui entravent son développement, ce qui nécessite de relever la production et la productivité en tirant profit de la capacité reproductive de la lapine, soit 40 lapereaux par an, l'équivalent de 80 kg de viande vif par an et à un coût raisonnable par rapport aux autres secteurs de l'élevage . Il s'agit, par ailleurs, de relever la consommation individuelle de viande de lapin qui ne dépasse pas actuellement de 0,3 kg/an alors que la consommation européenne se situe à 1,7kg/an, a t-il avancé. Encourager les diplômés du supérieur à investir dans la cuniculture M.Chokri Ayachi, directeur général de l'Agence de promotion des investissements agricoles (APIA) a appelé à encourager la consommation de la viande de lapin en Tunisie, en faisant connaitre ses vertus alimentaires en vue de remplacer partiellement la consommation de viandes rouges et réaliser l'autosuffisance en viandes outre la création de nouvelles opportunités d'investissement et de nouveaux postes d'emploi. M. Mabrouk El Bahri, président de l'UTAP a recommandé d'étudier les moyens d'augmenter la production et d'améliorer sa qualité et sa commercialisation à travers le renforcement des relations entre les éleveurs et les structures de commercialisation et notamment les grandes surfaces. Il a relevé l'importance de travailler dans le cadre des groupements professionnels et d'encourager les diplômés du supérieur à investir dans ce secteur.