GAMMARTH, 3 déc 2009 (TAP) - M. Lazhar Bououni, ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de la Technologie, a analysé les mutations structurelles dans le monde de la recherche et de l'entreprise économique. Il a mis l'accent, à ce propos, sur le rôle fondamental de l'innovation et des connaissances pour garantir la compétitivité des entreprises et des économies et, par conséquent, la compétitivité des nations. Dans une intervention, jeudi, devant les participants à la conférence internationale de Tunis sur le thème "Bâtir une économie fondée sur les savoirs et orientée vers la création d'emplois, la compétitivité et le développement durable", il a fait remarquer que la relation entre les connaissances et le taux de croissance n'est ni directe ni instantanée. Il a ajouté, dans ce sens, que l'exploitation efficace des technologies de l'information et de la communication, comme c'est aussi le cas pour d'autres technologies, est basée sur le principe de la réorganisation et la réadaptation, à tous les niveaux pour touts les secteurs de l'économie. Il a, en outre, affirmé que la production intellectuelle et scientifique ne suffit pas en elle même. Il faut qu'elle bénéficie, aussi, aux secteurs industriels et commerciaux, ce qui exige une organisation efficace des relations entre la science et le savoir. Le ministre a, d'autre part, indiqué que le premier pari qu'il faut gagner pour les pays islamiques et arabes se situe au niveau de la qualité de l'éducation et de l'enseignement, tout en s'orientant vers l'instauration de l'économie du savoir. Il a souligné que cette démarche exige des réformes dans ces secteurs, ainsi que la promotion et l'exploitation judicieuse des technologies de l'information et de la communication, outre la formation des enseignants et des formateurs dans ce domaine. M. Bououni a, à cet effet, mis l'accent sur l'importance de l'investissement dans la recherche-développement, à travers notamment la polarisation des compétences créatrices et des investissements extérieurs dans les technologies avancées, la création de pépinières d'entreprises et l'encadrement des jeunes chercheurs, dans les secteurs nouveaux et innovants. Il a, en outre, souligné l'importance de dynamiser le rôle de la société civile, afin qu'elle aide au développement de systèmes de production du savoir et de l'innovation continue, et en vue de garantir la diffusion des connaissances à large échelle. Au cours des deux séances de la matinée, l'accent a été mis sur le fait que l'économie du savoir, dans son sens global, ne se limite pas à la mise en place des fondements d'un système de production industrielle et matérielle, mais garantit aussi la promotion de tous les aspects de la vie publique et de tous les secteurs économiques, sociaux et culturels, par la modernisation de l'infrastructure, la mise à niveau des ressources humaines et l'actualisation des législations et des lois y afférentes. Dans ce contexte, M. Ali Saad, ministre syrien de l'Education, a expliqué que les connaissances ne sont pas une marchandise qu'on peut importer et exporter, mais une culture et un mode de comportement et d'échange social et culturel aidant à la diffusion du savoir. Il a ajouté que le défi majeur est, principalement, qualitatif, car il est nécessaire de fournir un contenu conforme aux attentes des peuples et aux défis intellectuels et culturels qui leur sont posés. Il a, dans ce sens, appelé à l'approfondissement de la recherche sur les moyens de faire face aux nombreuses doctrines erronées qui ciblent les sociétés arabes et islamiques, ainsi que les systèmes d'enseignement et d'éducation. D'autres intervenants ont expliqué que l'élaboration d'une politique de production du savoir et de construction des économies adaptées aux spécificités locales passe par la définition de choix et de constantes qui prennent en considération les potentialités du pays et ses exigences de développement. Dans ce sens, Pr. Leo Tan Wee Hin, professeur à l'université de Singapour, a passé en revue l'expérience de son pays. Il a rappelé que malgré la diversité ethnique et culturelle, ce pays asiatique a réussi à instaurer le cadre général de l'édification d'une économie du savoir dont la première étape a été le choix d'une langue nationale unique pour l'éducation et l'enseignement. Ce qui a aidé à développer des systèmes scientifiques clairs pour la création, l'innovation technique et les technologies et à trouver des méthodes d'action et de production ayant permis de vaincre les difficultés naturelles et structurelles qui entravent le processus de développement.