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Rap : Abd Al Malik ou l'Islam comme consensus
Publié dans Tekiano le 26 - 03 - 2011

C'est un rappeur, auteur et slammeur musulman. Abd Al Malik est encensé par la critique. Mais certains observateurs le trouvent très consensuel. Lors d'une rencontre au Salon du Livre de Paris, Abd Al Malik a présenté son dernier roman «La guerre des banlieues n'aura pas lieu». De notre envoyé spécial à Paris, Thameur Mekki.
«La banlieue est ce qu'on met à la périphérie des choses. Peggy est une personne mise en périphérie des choses» évoque Abd Al Malik au sujet du personnage principale de son dernier roman, «La guerre des banlieues n'aura pas lieu». Ce récit paru le 13 janvier 2011 chez les éditions Points est son deuxième ouvrage. Une rencontre avec le rappeur, slammeur et auteur s'est tenue sur la Grande scène au parc des expositions vendredi 18 mars, dans le cadre de Teum-Teum, émission mensuelle de France 5 consacrée à la culture des banlieues. Elle a été animée par Juan Massenya, ex-membre des Raggasonic converti en journaliste depuis 2002.
Consensuel prôneur de tolérance
L'intitulé du livre «La guerre des banlieues n'aura pas lieu» est aussi une réplique répétée sans cesse par le protagoniste de ce récit. Peggy vit une détresse existentielle permanente jusqu'à ce qu'il découvre l'islam. Cette révélation est pour lui une renaissance. Désormais, il s'appellera Suleyman, et il portera un nouveau regard sur la banlieue. Peggy prônera la paix et la tolérance. Abd Al Malik parle de la réflexion motrice de son récit : «Il faut que nous cherchions à aller vers notre semblable. Il faut prendre conscience que notre semblable n'est pas un sondage, ni un chiffre ou un produit».
«Trop consensuelle». C'est par ces termes que certains critiques et observateurs ont qualifié l'œuvre d'Abd Al Malik. Et ce n'est pas récent. Le journaliste Jacques Denis l'a déjà relevé dans un article publié dans «Le Monde diplomatique» en septembre 2008 et intitulé «Rap domestiqué, rap révolté». Il écrit : «l'extrême prévisibilité du verbe d'Abd Al Malik ne saurait faire taire l'orage qui menace au-delà du périphérique» et «il ne constitue en fait que la face audible de minorités devenues visibles par une belle opération de communication». Abd Al Malik reconnait son côté consensuel. Il répond à l'une des questions posées par l'auditoire lors de la rencontre : «Oui, je suis consensuel. Et alors?». Il explique : «Nous avons tendance à dire que c'est la faute de l'Etat ou des keufs. Mais que faire de mon côté pour évoluer? Je pense que c'est la question qu'on doit se poser». C'est ainsi que le rappeur et auteur a appuyé sa vision.
Le verbe avant la musique !
Influencé par Sartre, Césaire, Senghor, Aragon ou encore Camus, l'écriture s'avère sa première passion. «Je me suis reconnu dans ces auteurs» avoue-t-il aux quelques centaines de personnes présentes lors de cette rencontre. Abd Al Malik revient sur ses débuts : «J'ai lu du Freud à 11 ans» révèle-il. «Mon père est parti. Et il nous a laissé une grande bibliothèque. Les livres que j'y ai trouvés ont d'une certaine manière entretenu mon rapport avec mon père. Mieux : c'est une sorte de prolongement de moi-même. Cela a donné un sens à ma vie». C'est que l'enfant prodige des quartiers chaud de Strasbourg a connu les lettres à un très jeune âge. Et la musique n'est pour lui qu'un «un moyen de s'exprimer de prendre contact avec le public» déclare-t-il. «C'est les mots qui m'ont amené à la musique» martèle-il. Abd Al Malik raconte : «Quand j'étais gamin, il y avait un fléau dans mon quartier. C'était l'héroïne. Ce que je voyais m'inspirait beaucoup. Je me suis mis à écrire. En même temps, mon frère Bilal et des potes à lui ont créé NAP. Et il m'a dit vient exprimer ce que tu écris en musique». C'est ainsi qu'Abdel Malik a enfilé sa casquette de rappeur. Il a sorti trois albums avec NAP (New African Poets) avant de démarrer sa carrière solo parallèlement à sa carrière d'auteur.
Rimeur d'élite, chasseur de prix
En 2004, Abd Al Malik a sorti son premier opus «Le face à face des cœurs» et son premier roman «Qu' Allah bénisse la France» récompensé en Belgique par le Prix Laurence Trân en 2005. «Gibraltar» sorti en 2005 a été le tremplin de sa carrière musicale. L'album a été caractérisé par ses compos en en musique acoustique très jazzy. Et par conséquent, l'abandon du sampling et autres techniques de Djing et de musique électronique essentielles en matière de musique rap. Le côté puritain du jazz, rentre-t-il dans sa recherche permanente de réconciliation avec soi comme tout Musulman imprégné par le soufisme? «Je dirais plutôt que c'est un cheminement. On doit passer par son enfer pour arriver au paradis» nous répond-t-il. Avec cet album, Abd Al Malik a raflé une série de récompense. Il a reçu le Prix Constantin, le Prix de l'Académie Charles-Cros, le Trophée hip-hop Europe 2 du meilleur slammeur, la Victoire de la musique 2007, catégorie «Musiques urbaines», le Prix Raoul Breton décerné par la Sacem ainsi que le Trophée du meilleur album aux Césaires de la musique. Il a également été décoré Chevalier des Arts et des Lettres par la Ministre de la Culture Christine Albanel et il a été titré «Artiste interprète masculin de l'année» lors des Victoire de la musique en 2008.
Le dernier album d'Abd Al Malik, «Château Rouge», paru en 2010 a été réédité le 14 février 2011 avec deux titres en bonus. Il s'agit de «Zulu» et «Black French Like Me». Avec cet opus, l'artiste a été sacré lauréat de la Victoire de la Musique catégorie Musiques Urbaines. Trop de prix pour un artiste trop consensuel. Ne serait-ce pas une manière de retirer le rap de la contre-culture et d'en faire une musique de variété?


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