Il fut un temps où la fripe, cet endroit poussiéreux était considéré comme la seule alternative qui s'offre aux plus démunis pour garnir leur garde-robe. Il est désormais le plan qu'adoptent de plus en plus les mondaines tunisiennes pour satisfaire leurs fièvres acheteuses. Il faut dire que la fripe réunit à elle seule les ingrédients dont on raffole toutes ; à savoir grande marque, bonne qualité et petit prix relativement à celui qu'affichent nos boutiques, ajouté à ceci les circonstances économiques difficiles, la fripe devient alors la combinaison parfaite. Grosse cylindrées et lunettes noires de marque, voici le nouveau profil des chercheuses d'or ayant acquis le flair pour dénicher un sac Longchamp à 15 dinars, des pochettes Trusardi à 2 dinars et remplir tout un sac avec des chemises H&M pour 30 dinars. Elles en arrivent même à sympathiser avec "moula ennasba" afin d'obtenir son numéro et devenir ainsi la VIP de la fripe pour être prévenue à l'avance du jour du grand déballage. Mais le bonheur des unes fait le malheur des autres. Cette vague de mondaines à la fripe entraîne la hausse des prix et grâce à leurs sélections, les commerçant savent désormais reconnaître les articles de marque qu'ils accrochent sur des cintres et dont ils n'hésitent pas à doubler voire même tripler le prix. Faute de moyens, celles dont le portefeuille est moins garni ne peuvent rivaliser et se contentent de trier un tas de vêtement à 1 dinar en espérant y trouver une perle qui a échappé.
