La crise du régime politique a été au centre d'une conférence organisée, mercredi, par le Collectif citoyen Soumoud (résistance), sous le thème « Le système politique sous la loupe: Crise de la gouvernance de l'Etat ». Les intervenants ont été unanimes à pointer du doigt le régime politique comme étant la principale cause de la crise de gouvernance de l'Etat. Ils ont souligné la nécessité d'analyser et de comprendre les dysfonctionnements de l'actuel régime. Dans ce contexte, l'universitaire Sadok Belaïd a estimé que le climat politique prévalent dans le pays, depuis l'Assemblée nationale constituante est « gangrené » et continue de l'être aujourd'hui. Belaïd a indiqué que ce climat de tensions politiques est à l'origine des blocages constants qui retardent l'instauration des instances constitutionnelles, jugeant judicieux de reporter la mise en place de la cour constitutionnelle et l'élection de ses membres. « Dans ces conditions, la logique des quotas partisans n'est pas sans influencer l'élection des membres de la cour constitutionnelle. Ainsi, ces derniers ne seront, en aucun cas, épargnés des tiraillements et les règlements de comptes politiques », a-t-il expliqué. Pour sa part, l'ancien président de l'Instance des élections (ISIE), Chafik Sarsar, a qualifié le paysage politique et partisan en Tunisie de « malade », soulignant que les partis politiques, dont le nombre s'élève à 224, sont au cœur de la crise de gouvernance de l'Etat. A noter que la constitution du 27 janvier 2014, qui a mis un terme au régime présidentiel, prévoit un régime parlementaire mixte, basé sur un équilibre entre les pouvoirs législatif, judiciaire et exécutif à deux têtes (le président de la République et le chef du gouvernement).