a publié une chronique Politique fiction, Tunisie an III post 14 janvier ou Ennahdha et Nidaa Tounes sont au pouvoir. Le conservatisme libéral est en marche. Chaque partie "oublie" les contentieux qui l'animait avant l'accès commun aux affaires de l'Etat. Le milieu des affaires est soulagé. Une majorité de Tunisiens s'accommodent de cette coalition apaisante. Non, il ne s'agit pas d'une alliance. Il s'agit plutôt d'un partenariat où Ennahdha pourrait sauver la face après son échec à gérer les affaires publiques du pays, qui était au bord du gouffre financier et institutionnel. Nidaa Tounes, attaché au prestige de l'Etat insuffle la confiance à l'administration, qui reprend le travail. L'image du pays à l'international s'améliore. Les jeunes, des couches populaires, notamment, sont déçus, pensant qu'on leur a confisqué leur "révolution". Ils auront droit de manifester leur désapprobation mais leur mobilisation s'essouffle. La gauche marginalisée, se réduit au travail syndical de l'UGTT, qui voit ses relations avec le patronat nettement améliorées. Les leaders de la gauche sont appelés à renforcer les rangs des premiers responsables du pays. Ceux qui s'y refusent représenteront des minorités, une sorte de conscience morale, alerte et vigilante pour le pays. Le rêve d'une Tunisie totalement démocratique et où les citoyens jouissent de toutes les libertés y compris celle de la conscience s'évanouit. Mais la liberté de la presse est garantie et la sécurité règne. L'éthique et sa préservation sera le cheval de bataille des journalistes, tant les démons de l'avant 14 janvier sont encore vivaces. Le business reprend. Les bailleurs de fonds sont rassurés. L'Union Européenne avec la bénédiction des Etats-Unis renforcent leur collaboration avec la Tunisie. Les LPR sont limitées dans leurs actions sur le terrain et les membres des organisations déclarées terroristes seront pourchassés. Les relations avec l'Algérie reprennent, et les échanges commerciaux entre les deux pays prospèrent dans le cadre de la complémentarité et des accords privilégiés. Taux de croissance oscille entre 4.5 et 5%. Les organismes de notes souveraines affichent leur satisfecit. Des travaux d'infrastructures d'envergure sont lancés, la rocade X30 autour du Grand Tunis, le RFR, l'a route express vers l'ouest et le sud, ... Les projets de rattrapage du gap numérique du pays sont mis en oeuvre. La culture devient un axe principal aux cotés de l'éducation nationale et la santé.
Enfin, tout ceci peut nous arriver... Mais ce n'est que de la fiction ! Heureusement pour certains, malheureusement pour d'autres. Les Tunisiens devront en tout cas s'accepter avec leur différence.