Yaïr Lapid a annoncé un accord "historique" qui "va renforcer la sécurité d'Israël".
Après d'intenses négociations sous l'égide des Etats-Unis, Israël a annoncé mardi avoir conclu un accord "historique" avec le Liban pour délimiter leur frontière maritime et lever des obstacles liés à l'exploitation de gisements gaziers en Méditerranée orientale. Deux hauts responsables libanais ont par ailleurs déclaré à l'agence Reuters que l'organisation terroriste Hezbollah avait elle aussi approuvé l'accord. Selon des informations de presse et des responsables, le texte prévoit que le gisement offshore de Karish soit sous contrôle d'Israël et que les réserves de Cana, situées plus au nord-est, soient octroyées au Liban. Mais comme une partie de ce gisement dépasse la future ligne de démarcation, l'Etat hébreu toucherait une part des futurs revenus de l'exploitation gazière de Cana, d'après ces sources. Les Etats-Unis mènent depuis deux ans une médiation entre les deux voisins, officiellement en état de guerre, pour parvenir à cet accord. Ces derniers jours, les négociations en coulisses s'étaient poursuivies et Israël avait indiqué mardi avoir reçu une réponse favorable à ses préoccupations sur les demandes d'amendements libanais. Cet accord "va renforcer la sécurité d'Israël, injecter des milliards (d'euros) dans l'économie israélienne et assurer la stabilité de notre frontière nord (avec le Liban)", a affirmé le Premier ministre Yair Lapid, ajoutant qu'une réunion de son cabinet de sécurité était prévue mercredi. A Beyrouth, la présidence a aussi indiqué que la version finale de la proposition était "satisfaisante" pour le Liban. "Elle répond aux demandes du Liban et préserve son droit à ses richesses naturelles", a-t-elle ajouté, espérant que l'accord serait "annoncé au plus tôt". Cette annonce survient à 20 jours de la fin du mandat du président Michel Aoun, qui expire le 31 octobre. "Le Hezbollah, qui fait partie du Parlement libanais, est conscient de la situation économique catastrophique du Liban et il a un intérêt à ce que le Liban puisse exploiter du gaz", a commenté mardi le ministre israélien de la Sécurité publique Omer Bar Lev. Mardi, des responsables israéliens ont indiqué que l'accord allait être présenté au Parlement, sans fournir de date précise. Dans un contexte où l'Union européenne cherche à diversifier ses approvisionnements en gaz en raison de l'invasion russe de l'Ukraine, Israël mise sur le gisement de Karish, prêt à entrer en production, pour doper ses livraisons de gaz vers le Vieux continent. Or dimanche, la société Energean, mandatée pour exploiter ce gisement, a annoncé le début de tests pour raccorder au territoire israélien sa plateforme gazière offshore, étape clé pour le début de la production. L'un des principaux négociateurs libanais dans ce dossier, Elias Bou Saab, a assuré mardi qu'il y avait eu "un accord entre Total et les Israéliens" en vertu duquel ces derniers pourraient "recevoir des compensations" du géant énergétique et non du Liban. Dans ce cadre, le directeur Moyen-Orient et Afrique du Nord de la branche Exploration-Production de TotalEnergies, Laurent Vivier, est arrivé mardi au Liban, d'après l'agence officielle libanaise ANI.