La présidente de l'Association du système laitier en Tunisie, Hajer Chabbah, a souligné une baisse significative du cheptel bovin de l'ordre de 40% au cours des dernières années, le portant actuellement à environ 350 000 vaches productives. Cette chute inquiétante est attribuée aux impacts dévastateurs du changement climatique ainsi qu'aux coûts de production élevés, rendant la viabilité économique des exploitations laitières difficile. Chabbah a mis en évidence une pénurie saisonnière et persistante dans le secteur laitier, aggravée par plusieurs facteurs négatifs perturbant la chaîne de production. Cette pénurie a entraîné des interruptions régulières dans l'approvisionnement en lait dans les magasins, privant ainsi les consommateurs d'un produit essentiel. Chabbah a insisté sur la nécessité de réviser tous les aspects de la filière, de l'élevage bovin à l'industrie agroalimentaire, en passant par la législation. Elle a notamment souligné l'importance de promouvoir la culture de fourrage local pour réduire la dépendance aux importations coûteuses et stabiliser les prix sur le marché intérieur. Chabbah rappelle qu'il est important de garantir un approvisionnement adéquat en fourrages verts, qui représentent entre 70 et 80% des coûts de production. Elle propose également d'exploiter les terres domaniales inexploitées pour la culture de fourrages, ainsi que d'utiliser les eaux traitées pour irriguer ces cultures, offrant ainsi des solutions potentielles à la crise.
