Une subvention de 50% du coût des veaux importés ou produits localement pourrait être octroyée aux éleveurs en vue de les encourager à développer la production des veaux et à les préserver. Le secteur du lait connaît depuis quelque temps des problèmes épineux qui menacent son développement, voire la poursuite des activités de certaines unités. D'ailleurs, les consommateurs ont constaté un manque de quantités de lait sur le marché, ce qui a obligé les autorités publiques à recourir à l'importation de ce produit de la Slovanie puis de la Turquie en vue de satisfaire une part des besoins du marché. C'est dans ce cadre qu'un comité de réflexion relatif au secteur du lait relevant de l'Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche (Utap) a été constitué pour tenir récemment une deuxième réunion, examiner les différentes lacunes constatées et proposer des solutions pertinentes. Le président de cette structure, M. Ahmed Hnider Jarallah, a mis en exergue la situation délicate du secteur, ce qui nécessite une conjugaison des efforts des différents intervenants comme les producteurs, les transporteurs, les collecteurs, les propriétaires des unités de conditionnement, les usines d'emballage ainsi que les représentants des structures administratives concernées. Le secteur laitier a un rayonnement régional ainsi que des effets d'entraînement sur d'autres secteurs comme ceux de l'industrie, de l'élevage, de l'agriculture et des services. Les problèmes qui se sont accumulés au fil des ans concernent notamment l'augmentation des prix des produits fourragers composés, la vente des vaches laitières par plusieurs éleveurs, la contrebande, et l'abattage clandestin, ce qui constitue un risque pour la survie, en nombre suffisant, du bétail. Contrôler rigoureusement les frontières D'où l'importance du travail de ladite commission chargée de formuler des propositions en concentrant les efforts sur la promotion de la production et en exploitant de façon optimale les ressources disponibles. Les membres du comité — représentant les différentes structures dont l'Office de l'élevage et du pâturage, le Groupement interprofessionnel des viandes rouges et du lait et la Direction générale de la production agricole — ont été unanimes sur la nécessité de prendre des mesures urgentes en vue de préserver le cheptel et de le renforcer en contrôlant plus rigoureusement nos frontières en vue de contrecarrer la contrebande. Le contrôle doit concerner aussi l'abattage clandestin et anarchique. Des incitations — dont une subvention de 50% du coût des veaux importés ou produits localement — pourraient être octroyées aux éleveurs en vue de les encourager à multiplier la production des veaux et les préserver. Il serait intéressant aussi, selon les spécialistes, d'octroyer aux éleveurs des crédits saisonniers à des conditions avantageuses pour les inciter à l'élevage des veaux de bonne qualité.L'ajustement du prix du lait à la production devrait, par ailleurs, tenir compte les différentes composantes du coût et notamment les prix des fourrages, de la main-d'œuvre et autres. Les éleveurs ont églament besoin de zones irriguées pour les semences fourragères à fournir gratuitement et en quantités suffisantes. Une autre subvention d'une valeur de 50% du coût pour acheter le matériel d'exploitation des produits fourragers est proposée par les membres du comité. L'encouragement des éleveurs à stocker les fourrages verts — à travers une subvention de 6 dinars pour chaque tonne et un dinar pour chaque balle de foin — pourrait résoudre un tant soit peu le problème d'approvisionnement en ces produits. En plus de ces mesures urgentes, une étude approfondie relative au rendement et à la compétitivité du secteur du lait est devenue nécessaire en vue d'encourager les élveurs à continuer leurs activités et assurer la pérennité des différentes entreprises sur la base de statistiques actualisées pour mieux identifier le nombre des éleveurs et des vaches productives.