La Commission européenne a officiellement inscrit Monaco sur sa liste des pays à "haut risque" en matière de blanchiment d'argent et de financement du terrorisme, rejoignant ainsi plusieurs autres juridictions surveillées de près par Bruxelles. Selon l'exécutif européen, les pays figurant sur cette liste présentent des lacunes stratégiques dans leurs dispositifs nationaux de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Cette décision s'inscrit dans la continuité des recommandations du Groupe d'action financière (GAFI), qui avait déjà placé Monaco sur sa "liste grise" à l'été 2024. Une décision aux conséquences concrètes Cette inscription entraîne des contrôles accrus sur les transactions financières impliquant Monaco, aussi bien de la part des institutions bancaires que des acteurs du marché de l'art ou des commissaires-priseurs. Les établissements financiers devront désormais appliquer des mesures de vigilance renforcées pour toute opération liée à la Principauté. Le GAFI avait pointé du doigt plusieurs insuffisances dans le système monégasque, notamment en matière de lutte contre la fraude fiscale transfrontalière, de saisie des avoirs criminels à l'étranger, et d'application de sanctions efficaces. Monaco réagit : "une décision attendue" Dans un communiqué publié mardi, le gouvernement monégasque a déclaré avoir "pris acte" de cette mise à jour, tout en précisant qu'elle n'est pas définitive : le Parlement européen et le Conseil de l'UE disposent encore d'un délai de deux mois pour s'y opposer. La Principauté a réaffirmé sa détermination à appliquer les mesures convenues avec le GAFI, dans l'objectif de quitter la liste grise au plus vite. Elle assure également l'engagement de toutes les autorités compétentes à poursuivre les réformes engagées. De nouveaux pays sur la liste, d'autres en sortent En plus de Monaco, d'autres pays comme l'Algérie, le Liban, le Népal ou encore la Namibie ont été ajoutés à la liste européenne. À l'inverse, des Etats tels que le Panama, les Emirats arabes unis, la Jamaïque ou le Sénégal ont été retirés, après avoir satisfait aux exigences du GAFI.