La concentration continue sur le marché du tourisme en France. Comme vous pouvez lire dans l'article ci-dessous, TUI rachète le Groupe canadien Transat France y compris sa filiale Look Voyage. D'autres Tour Opérateurs préfèrent jeter l'éponge devant une conjoncture difficile. C'est le cas de «Mille Lieux» spécialisé sur le Maroc, la Tunisie et l'Asie qui a été liquidé cette semaine. Pour vous donner une idée, pour les départs de ce week end du 15 mai pour un séjour comprenant (vols aller/retour + transferts à l'hôtel + 7 nuits de séjour en formule tout compris), le marché au départ de Paris démarre avec : Hôtel 4* à Djerba en Tunisie à 289€ TTC Hôtel 3* Marmara en Grèce à 349€ TTC Hôtel 3* à Rhodes (Grèce) 349 € TTC Hôtel en Croatie à 349 € TTC Hôtel à Lanzarote (Iles Canaries-Espagne) 359€ TTC Hôtel En Crète (Grèce) 379€ TTC Hôtel à Tenerife (Iles Canaries – Espagne) 389€ TTC La première offre (prix public) en vols secs pour Paris-Djerba départ 14 retour 21 mai est à 196€ TTC. Pour l'hôtel proposé à 289€ TTC à Djerba, après déduction de la commission de 10% du distributeur il reste 260€ à partager entre l'aérien, les transferts et les 7 nuits d'hôtel en All Inclusive. Après déduction des 196€ pour l'avion il ne reste plus que 64,00€ pour le terrestre (hôtel et transferts). Après des transferts à 8€ le reliquat n'est plus que de 56€ pour 7 nuits en all Inclusive soit 8€ (l'équivalent de 18 dinars tunisiens) la nuit. Est ce que c'est l'hôtel qui vend au tour opérateur à 8,00 € la nuit en formule tout compris. Bien évidemment que non. C'est le tour opérateur qui paie le plus gros de la casse avec un prix d'achat d'environ 15 à 20€ la nuit. Perte pour le Tour opérateur de 60 à 100€ par passager embarqué et ce pour toutes les destinations avec des difficultés aggravées pour les destinations des pays musulmans. Sans parler des pertes sur les risques aériens non remplis. C'est une période où il faut avoir une trésorerie suffisante pour bien négocier le passage de la basse vers la moyenne puis la haute saison qui reste la seule génératrice de marges positives. Cette situation favorise bien évidemment les grands groupes touristiques, soutenus par la haute finance, qui avancent vers des situations de quasi-monopole. Ce phénomène aggrave la dépendance de pays comme la Tunisie, le Maroc ou l'Egypte qui restent totalement absents du circuit de la commercialisation et du tour-operating en Europe. Encore une fois, ceux qui pensent que l'Open Sky et le package dynamique sur internet est la solution, se trompent. Quand deux mastodontes comme TUI et Thomas Cook, pour ne citer que ceux là, ont raflé 90% de la clientèle qu'ils peuvent orienter là où ils veulent selon leurs intérêts, allez ramasser les miettes avec ce que vous voulez package dynamique ou statique. Ce sera toujours insuffisant pour remplir les hôtels car maintenant tous les pays du pourtour méditerranéen et d'ailleurs ont de plus en plus de capacités hôtelières à remplir. Vous pouvez lire dans l'article aussi que TUI se sépare des activités de "Niche" et se concentre sur son cœur de cible. Elle n'est pas folle la guêpe. Rien n'est aussi rentable que le tourisme de masse traité industriellement. On laisse les "Niches" pour les autres. Cela fait partie des miettes qui tombent de la table et qu'on laisse aux piafs. Toutes les règles actuelles de l'économie mondiale et de son commerce sont en question et à revoir. Pour la Tunisie ces questions de fond sont à évoquer dans la cadre de la négociation avec l'Europe de l'ALECA (Accord de libre-échange complet et approfondi). Nous disons et redisons que les dés sont pipés. Nous ne pouvons pas lutter contre les règles imposées de fait par les mastodontes sous couvert du libre échange. Il faut créer de nouvelles règles qui protègent les intérêts des plus faibles contre les effets abusifs et pervers des lois du marché. Nous ne pouvons pas aspirer à la paix dans le monde en continuant à affamer 90% de la planète. Si cela continue, nous aurons les chômeurs et leurs indemnités de chômage pour permettre aux exclus de vivre dans les pays riches afin de préserver la paix sociale et nous devrons aussi payer des indemnités de chômage aux pays pauvres pour préserver la paix mondiale dans le cadre la mondialisation de l'économie ! On aura des pays riches qui produisent et des pays pauvres qui ne pourront plus produire mais qui consommeront selon les revenus sous forme d'indemnité de chômage données par les pays riches ! A méditer !