Suite aux slogans hostiles aux juifs, scandés par des salafistes, dimanche dernier à l'avenue Habib Bourguiba, l'Association Tunisienne de Soutien des minorités (ATSM) a annoncé, lundi, avoir porté plainte contre des membres du courant salafiste pour leur incitation à la haine et à la violence contre des catégories de la société tunisienne. Selon une déclaration rendue publique mardi par l'Association, cette plainte a été déposée auprès du procureur de la République au tribunal de Première instance de Tunisie, afin d'ouvrir une enquête officielle à ce sujet. Sachant que, d'après l'association « ces appels sont allés jusqu'à l'incitation à combattre les juifs », mettant l'accent, à ce propos, sur la nécessité de mettre un terme à de telles pratiques qualifiées par l'ATSM de « dangereuses », dans la mesure où « elles menacent la sécurité et la stabilité du pays et portent atteinte aux droits légitimes des juifs Tunisiens ». De son côté, M. Roger Bismuth, président de la communauté juive de Tunisie, a déclaré, sur les ondes de Jawhara FM, que les menaces lancées dimanche contre les juifs, sont « inadmissibles ». Il a appelé les autorités à réagir pour mettre fin à ces dépassements : « Quant à moi, je n'ai que du mépris pour ces gens-là. Ils ne sont pas respectables parce qu'ils causent du tort à leur pays, à mon pays, parce que je suis Tunisien ». Pour sa part, le leader du mouvement Ennahdha, M. Rached Ghannouchi, a affirmé, lors d'une conférence de presse tenue lundi, que la Tunisie continuera à couvrir ses enfants sous ses ailes quelle que soit leur croyance ou leur religion y compris les juifs tunisiens : « Les juifs sont des citoyens tunisiens dotés de la plénitude de leurs droits à l'instar de chaque Tunisien ». Rappelons que M. Bismuth a été reçu, mardi 27 mars 2012, par M. Mustapha Ben Jaafar, président de l'Assemblée nationale constituante.