L'affaire Baghdadi Mahmoudi semble déstabiliser l'entente de la Troïka en Tunisie, où des divergences sont apparues mercredi dernier à Tunis, après l'annonce par le gouvernement de l'extradition "dans les semaines à venir" de l'ancien Premier ministre libyen. La fameuse troïka qui ‘'patauge encore dans des sables mouvants'' peut-elle voler en éclats à cause de l'extradition de Mahmoudi, négociée en solo par le chef du gouvernement nahdaoui Hamadi Jebali ? Personne ne pourra nier que le différend existe bel et bien, et ceci a été confirmé par l'édition spéciale du magazine télévisé "Saraha Raha" filmée au palais de Carthage et présenté jeudi soir sur Hannibal TV, lorsque le président de la République Moncef Marzouki a déclaré que Baghdadi Mahmoudi ne sera pas livré à la Libye. M. Marzouki a indiqué que la remise de Baghdadi Mahmoudi est une question de principe et qu'en tant que militant des droits de l'homme, il s'opposerait à son extradition tant que la Libye n'est pas dotée d'un gouvernement légitime issu d'élections libres et démocratiques. Cela suppose qu'en tant que président de la République, il ne va pas signer la décision d'extradition. En faisant le bilan de cette affaire, nous constatons que les relations tuniso-libyennes demeurent très tendues, que les promesses de recrutement de tunisiens par la Libye ne se concrétisent guère, qu'il n'y a point de projets ni d'investissements attendus, que nos frontières mutuelles sont constamment sous tension, et que de l'autre côté, il y a un Baghdadi Mahmoudi qui semble aller de plus en plus mal.