l'ANC est un très grand vestiaire où les élus du peuple y retournent, quotidiennement, leurs vestes. Combien d'électeurs sont déçus du parti pour lequel ils ont voté ? Combien d'électeurs se sont-ils sentis trahis par leurs représentants politiques ? Car combien de leurs promesses furent en carton, et combien de leurs langues furent de bois ? Réellement, combien d'élus se rappellent encore de leurs promesses électorales ? Aujourd'hui, il y a plus de trous de mémoire chez nos politiques que de trous de chevrotine chez les habitants de Siliana. Depuis plus d'un an, les élus du peuple tournent en rond et se tournent en ridicule, mutuellement. Et si le ridicule tuait, l'ANC serait un cimetière et la Troïka devrait être jugée pour crime de masse. Tout ça, c'est la faute des occidentaux. Ils nous rabâchent que « La démocratie à l'occidentale » est le meilleur moyen politique pour sortir un pays de la dictature et d'attribuer le pouvoir au peuple. « Demos » - le peuple - et « kratos » - le pouvoir – donnent naissance à la « Démocratie » : Le pouvoir du peuple. N'est ce pas magnifique, théoriquement ? Dans les démocraties occidentales, qu'on appelle aussi « les démocraties représentatives », le seul jour où le pouvoir est réellement entre les mains du peuple c'est le jour des élections, et encore faut-il que les élections soient justes et transparentes. Ensuite, le scrutin charge des représentants pour légiférer et décider du sort du peuple, donnant ainsi plein pouvoir aux partis gagnants, qu'il sera impossible de destituer jusqu'au prochain Rendez-Vous électoral. Telle est la démocratie représentative : « Le pouvoir d'une élite sur le peuple pendant un mandat électoral ». Mais avec les cas de la Tunisie, l'Egypte et même la Grèce et l'Espagne par exemple, la démocratie représentative n'est elle pas dans une impasse ? Le monde évolue, nos habitudes changent. Nous avons remis en question les plus grandes idéologies de notre civilisation. L'Economie, le Travail, la Société ne sont plus ce qu'ils étaient il y a un siècle, ou 1 millénaire. N'est il pas temps de remettre en question la Démocratie ? De la modifier, de la remettre au gout du jour ? Ne faut-il pas l'adapter à notre ère ? La « Démocratie directe » est à mon sens la solution – à long terme – pour sortir le peuple de sa crise de confiance envers la classe politique. Qu'est ce que la démocratie directe ? C'est la forme originelle de la démocratie. Elle s'appliquait dans la Grèce Antique, où tous les citoyens d'Athènes – mis à part les métèques, les esclaves, les femmes et les enfants – assistaient régulièrement aux Assemblées du Peuple, votaient pour ou contre telle loi, et décider de leur propre sort, sans aucune appartenance à un parti politique. Dans la démocratie directe, on se représente soi même. En 2012, il n'y a plus d'esclaves, et les femmes ont le droit de voter. Pour critiquer la démocratie directe, les plus sceptiques diront qu'il est impossible de construire un parlement qui regroupera les millions d'électeurs tunisiens, et demander aux citoyens des quatre coins de la Tunisie, se déplacer hebdomadairement pour venir voter une loi. Ce scepticisme aurait été en vigueur quelques décennies auparavant, mais aujourd'hui, nous avons Internet ! Internet a révolutionné notre vie quotidienne, aujourd'hui nous pouvons payer nos factures par internet, acheter, se tenir au courant de l'actualité à travers le monde, regarder des films, écouter de la musique, envoyer des courriers. Choses inimaginables pour les enfants que furent nos parents ! N'est-il pas possible aujourd'hui avec tout le génie informatique dont dispose la Tunisie, de bâtir un Parlement virtuel ou chaque citoyen aurait son mot à dire, sans passer par tel ou tel parti politique ? Aujourd'hui, le concept reste invraisemblable pour nous, Tunisiens. Mais nous en reparlerons d'ici quelques années, quand l'Allemagne où la Suisse feront de la démocratie directe le symbole d'un peuple, réellement libre. La confiance accordée à nos politiciens ne tient qu'à un fil, il serait temps de passer au Wifi.