Cheikh Abdelfattah Mourou, n°2 d'Ennahdha par son statut de Vice-président du mouvement, a accordé une interview publiée ce vendredi 15 février par le journal français Marianne, dans lequel il a déclaré "Rached Ghannouchi doit se retirer pour que d'autres puissent instaurer la paix sociale en Tunisie". Me Mourou, a accusé le président du Mouvement Ennahdha et ses partisans de ne pas être ouverts aux autres cultures. "La culture de Rached Ghannouchi et de ses partisans est une monoculture" a reproché l'avocat et VP d'Ennahdha à son compagnon de route, qui "a peur des gens". "Il y a quelques jours, j'ai demandé à Rached Ghannouchi s'il pouvait circuler sans peur en Tunisie. Il m'a répondu que non, qu'il avait peur des gens. Je lui ai demandé : comment expliques-tu que le peuple tunisien veuille te chasser ? Il n'a pas répondu", ajoute le vice-président d'Ennahdha, qui accuse la direction du parti islamiste de "mener le parti et la Tunisie au désastre". Selon Abdelfattah Mourou "la place d'Ennahdha est dans l'opposition et elle y restera pendant 20 ans". Membre fondateur du parti au pouvoir, Abdelfatteh Mourou a expliqué que "le peuple tunisien ne veut plus d'Ennahdha. Il faut que le temps passe et qu'on oublie ses fautes". Il a également dénoncé l'attitude du prédicateur et député nahdhaoui Habib Ellouze, qui, "pendant la manifestation devant l'ambassade de France, criait que les laïcs tunisiens devaient dégager. Mais la Tunisie leur appartient à eux aussi!". Parlant de Hamadi Jebali, le vice-président du Mouvement Ennahdha, a assuré que c'est lui qui a suggéré au chef du gouvernement de former un nouveau gouvernement composé de compétences nationales. "C'est moi qui ai soufflé à Jebali l'idée d'un gouvernement de technocrates, apolitique!" a déclaré Abdelfatteh Mourou à la veille de l'annonce du succès ou de l'échec de l'initiative de Hamadi Jebali. D'après le vice-président du Mouvement Ennahdha, il faut que la nouvelle génération apprenne à concilier l'islamité et la modernité. "La clé, c'est la modernité", a-t'il conclu. Source