L'Algérien Benamar MEDIENE, brillant historien de l'art, essayiste et écrivain, mais aussi scénariste de courts métrages, se livre à l'écriture du one man show pour le talentueux acteur tunisien Lotfi Abdelli qui semble être en passe de devenir la figure de proue dans le genre. « Ben », pour les amis, a écrit son texte et le spectacle se prépare pour la date du 15 mars 2014 à Tunis. C'est ce que l'auteur nous a soufflé en exclusivité à Guelma (Algérie) où il vient d'être autrement consacré. En effet, Benamar Médiène est le récipiendaire du Prix Spécial Kateb Yacine qui lui a été attribué à la clôture du V° Forum International Kateb Yacine à Guelma, en même temps que le Prix Littéraire Kateb Yacine qui, rappelons-le, a été décerné à l'écrivain tunisien Mansour M'HENNI. En recevant son prix, B. Médiène était sous l'effet d'une intense émotion, du fait de l'honneur qui lui est fait de consacrer définitivement, par ce prix, le lien inaliénable de son nom à celui de son compagnon de route, le Grand Kateb Yacine. Il entend porter cette consécration comme une vraie cocarde valorisant l'action partagée avec Kateb, grâce à Kateb et pour Kateb aussi. Il a évoqué tendrement le trio Kateb Yacine (1929-1989), l'artiste peintre M'hamed Issiakhem (1928-1985) et lui-même, le plus jeune. Il a souligné la richesse et la profondeur de l'œuvre katébienne, finissant par dire « Merci à Kateb de l'avoir appris à lire » ! Et c'est tout dire. De son côté, en recevant le Prix Littéraire Kateb Yacine, tout aussi ému que Benamar Médiène, Mansour M'HENNI a remercié les initiateurs du Prix, ainsi que les membres du jury qui lui ont fait « l'honneur et le plaisir d'apprécier les qualités qu'ils ont trouvées » dans son texte. « Cela me responsabilise d'autant plus, ajoute-t-il, que le prix porte le nom de Kateb Yacine, l'un des plus grands phares de la littérature mondiale. » Il a remercié aussi ses professeurs et maîtres, ses amis et tous ceux qui, un jour ou l'autre, ont cru en ce qu'il entreprend. Puis il a dédié ce prix à toute sa famille et surtout, précise-t-il, « à feu mes parents qui, bien que analphabètes et de conditions modestes, n'ont voulu concevoir pour moi qu'une destinée de savoir, de connaissance et de création » ; mais également « à un frère qui m'a habité comme une âme, plus d'un tiers de siècle, à Kateb Yacine qui m'offre aujourd'hui le plaisir et l'honneur de porter un peu son nom et d'être son concitoyen ».