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Chronique, Le mot pour le dire : Exhumation
Publié dans Tunivisions le 02 - 07 - 2014

« En politique, la religion n'est pas un but en soi, c'est une considération parmi d'autres ; la légitimité n'est pas accordée au plus croyant, mais à celui dont le combat rejoint le combat du peuple ».
Amin Maalouf, Le Dérèglement du monde, p. 114
J'ai appris hier qu'une décision importante vient d'être prise, dans ce bas-monde, en mon nom et au nom de plus d'un milliard et demi de musulmans, mais à notre insu à tous. Quelques milliers d'individus, se disant jihadistes, ont pris l'initiative, au nom de tous leurs coreligionnaires, d'introniser, au grand bonheur de Ridha Belhaj, un nouveau calife. Ce souverain pontife règnera sur la nation islamique – la Tunisie comprise – en maître incontesté et les musulmans, soucieux de leur salut, doivent se presser de lui faire serment d'allégeance.
Le monde musulman, désuni pendant des siècles, s'est retrouvé, suite à ce geste si simple, si banal en somme, non seulement solidaire, mais indemne également et, pour ainsi dire, tout neuf. Si les musulmans savaient que leur affranchissement dépendait d'une simple profession de foi, ils n'auraient pas perdu tout ce temps pour s'administrer ce remède miraculeux. Il aurait suffi de mobiliser, dans chaque pays, quelques milliers de jeunes pour que le monde musulman ait, en moins d'une semaine, l'armée la plus puissante de la terre. Une armée invincible en somme.
Les sceptiques et les incrédules, qui ont fait le malheur de leur nation, doivent méditer l'itinéraire du nouveau calife et son ascension fulgurante. Ils doivent surtout se dire que ce miracle n'aurait pas été possible sans le concours du ciel. Il est un fait que ce repris de justice, ce dénommé Baghdadi, n'aurait pas été en mesure, avec seulement la poignée d'hommes qui lui ont prêté main forte, d'occuper d'immenses territoires de Syrie, d'Irak, de lancer ses troupes sur le Liban et, dans un futur très proche, entreprendre la conquête du Maghreb. Dans tout cela, la main d'Allah n'est que trop évidente !
Les sceptiques et les incrédules doivent se mordre les doigts et s'empresser de se présenter à la cour du commandeur des croyants pour faire serment d'allégeance. Maintenant que la preuve a été administrée qu'ils étaient bien dans l'erreur, en tentant d'entraîner leurs coreligionnaires dans la voie du déracinement qu'ils ont choisie pour eux-mêmes, ils doivent faire le tour de toutes les mosquées de la terre, en guenilles et nus pieds et, à chaque relais, devant les foules qu'ils ont longtemps détournés de la voie droite, faire amende honorable.
Pour convaincre leurs victimes de la sincérité de leur repentir, il ne serait pas inutile qu'ils exigent, d'eux-mêmes, d'être flagellés publiquement. Cent coups de fouet, administrés par des bras dévoués à la cause califale, pourrait accélérer leur salut. Pour expier leurs inqualifiables forfaits, les irrécupérables et les plus corrompus d'entre eux, devraient se faire décapiter ou égorger après la prière collective du vendredi. En acceptant de laver, par leur sang, l'ignominie d'avoir assujettis leurs communautés aux affres de la dépendance occidentale, ils pourraient espérer bénéficier, dans l'au-delà, de la grâce d'Allah. C'est là le moindre prix qu'ils pourraient consentir pour se purger de la honte d'avoir été les instruments de la servitude de leurs frères et sœurs dans la foi !
L'heure du bilan a sonné. Les musulmans doivent admettre que leur souverain pontife a réussi, en quelques semaines, les exploits que les souverains arabes et musulmans du siècle dernier n'ont pas pu réaliser unis ou séparés. La débâcle de Nasser en 1967 est, aujourd'hui encore, vivace. Il revient au commandeur Al-baghdadi d'effacer jusqu'au souvenir de cette douloureuse humiliation. Dans quelques mois, lorsqu'il aura terminé d'unifier toutes les terres d'Islam, sous la bannière du califat, ils dirigeraient ses armées contre Jérusalem. Le nouveau Saladin ne manquerait pas de renouveler l'épopée de son lointain prédécesseur. La victoire, les musulmans l'ont très compris, n'est pas une affaire d'hommes et d'armes, mais bien une affaire de foi.
Voilà pourquoi il est impératif que les musulmans d'aujourd'hui acceptent de suivre, sans rechigner, l'exemple de leurs aïeuls du haut Moyen âge, d'adopter leurs mœurs, leur mode vestimentaire et leur dévouement pour leur foi. Pour ceux qui ne l'auraient pas encore compris, nous rappelons que la clé du salut de la nation tient à un moins que rien. Les musulmans n'ont qu'à exhumer le passé glorieux de leurs ancêtres pour ressusciter leur puissante et florissante nation d'antan. Pour cela, ils n'ont pas besoin de travailler. Tout ce qu'ils ont à faire, c'est de se battre contre leurs coreligionnaires récalcitrants qui continuent de prêcher (dans le désert) que jamais la mort n'engendre la vie, que le passé est révolu à jamais et que les hommes sont tenus d'inventer, à chaque époque, les moyens de leur propre bonheur. Les plus coriaces d'entre eux ont poussé l'outrecuidance jusqu'à dire que le califat, qui a occasionné tant de malheurs par le passé, ne pourrait être, aujourd'hui – ô sacrilège ! –, un instrument de renaissance. Exhumer un mort, arguent-ils, ne lui redonne pas la vie !


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