L'information a circulé, tard dans la nuit de vendredi à samedi 8-9 août 2014, en référence à une source sécuritaire, que la station de radiodiffusion de la zone El Harkoussia de la délégation de Bembla (gouvernorat de Monastir) a été attaquée par des coups de feu dont la source serait restée inconnue. La même source aurait précisé que les forces de sûreté avaient entamé une opération de ratissage de la zone à la recherche des commanditaires de l'agression. Ce serait d'abord le correspondant d'une radio privée qui aurait véhiculé l'information (Peut-il-on lui en vouloir, lui qui est à la chasse du moindre scoop ? N'est-ce pas son pain quotidien ?), aussitôt relayée par d'auteurs canaux, y compris par nous-mêmes sur notre site de langue arabe. Un citoyen de Ksibet El Mediouni, à deux kms de la station, ayant pris la peine de se déplacer sur les lieux pour vérifier, se serait livré, sur le site de Jawharafm, à des critiques sévères contre ceux qui colportent des informations aussi sensibles, sans prendre la peine de vérifier. D'autres ont même sorti l'éternel slogan des « médias de la honte ». Aussitôt dit, aussitôt fait. La radio installée dans la région a vite rectifié le tir et précisé : « Dans une déclaration accordée à Jawhara FM, une source syndicale sécuritaire a exclu la possibilité d'une attaque terroriste contre la station de radiodiffusion de Monastir. Les unités militaires et de sûreté ont rapidement entamé, selon la même source, des opérations de ratissage dans la zone, mais n'a trouvé aucune trace de coups de feu. » La source sécuritaire a même attribué les traces de coups de feu sur les murs de la station à des feux d'artifices et à des jeux de même nature. Et voilà, nous y sommes : Où se situe la frontière entre le festif et l'explosif dans ce genre de jeux ? Nous avons souvent, et depuis longtemps, attiré l'attention sur la gravité de l'entremêlement des deux registres. C'est dire combien, aujourd'hui, notre balance est instable entre nos fêtes de bonheur et nos fêtes de terreur !