Pourquoi nos sociétés nationales s'acharnent-elles presque toutes à faire souffrir les citoyens ? Est-ce par sadisme de la part de leurs responsables, par un autisme qui fait qu'elles n'écoutent guère les doléances des uns et des autres, par une défaillance de leurs systèmes de gestion ou par un choix délibéré pour combler, par n'importe quel moyen, les trous de leur déficit ? Seuls les gestionnaires de ces mêmes sociétés sont à même de répondre à ces interrogations. Mais à défaut d'une structure efficace de protection des consommateurs, le commun des mortels ne dispose que d'un seul moyen pour se soulager : dénoncer publiquement les défaillances, qui pour le cas de la STEG (Société tunisienne de l'électricité et du gaz), relèvent presque de l'arnaque. L'ouverture de l'enveloppe contenant la facture dite intermédiaire ou sur relevé est un moment de grande angoisse pour le Tunisien qui a peur de découvrir des montants faramineux dépassant de très loin ses possibilités financières. Mais ni l'angoisse, ni le peu de moyen de ses abonnés, n'affectent le moral des dirigeants de la STEG lesquels en cas de contestation du montant de cette facture n'ont qu'une seule réponse : Payer d'abord, on verra ensuite. Plusieurs abonnés se sont plaints pour des factures extrêmement gonflés qui font quatre à cinq fois le Smig. Ces abonnés sont de simples citoyens ne possédant ni chauffage central, ni climatisation exagérée qui se sont trouvés obligés de s'acquitter d'un montant de plus d'un million après avoir reçu des factures de 28 dinars seulement. D'autres, ont vécu des expériences plus douloureuses encore et ont perdu toute confiance en la STEG dont les fonctionnaires ont brandi récemment la menace de la grève. La facture de la STEG pose vraiment problème pour les consommateurs qui n'arrivent pas à comprendre le fonctionnement du système mis en place par la STEG pour la facturation sans oublier que les abonnés sont soumis à une taxation sur une consommation virtuelle pour la facture intermédiaire, d'où le manque de transparence. Dans cette nouvelle phase de justice et d'équité que traverse la Tunisie, la STEG se doit de revoir son système de facturation, de prêter attention aux doléances de ses abonnés et surtout de mettre en place des modalités de paiement différentes en cas de dépassement anormal de la consommation ou du montant de la facture. Plus de souplesse ne nuit pas aux rapports entre société nationale et citoyen. Une page facebook a été déjà créée (Recours Collectif Contre La STEG) par des consommateurs lésés et qui n'ont pas trouvé de réponses convaincante de la part de cette importante société nationale qui peine à mettre en place une bonne politique de communication avec sa clientèle qui n'est autre que tous les Tunisiens et Tunisiennes.