Une fois encore, la classe politique, toutes tendances confondues, se distingue de la pire des manières. Alors que les attentats se succèdent et deviennent légion dans nos contrées, nos nouveaux gouvernants qui ont promis mont et merveille aux tunisiens, exhibent une suffisance insolente et plongent dans une léthargie anesthésiante. L'état comateux du pays ne les effraye guère et si sous d'autres cieux, de pareilles catastrophes conduisent à la démission automatique des responsables politiques pour manque de vision et de stratégie, chez nous les catastrophes te collent encore plus aux fauteuils dorés de la République. Gouverner c'est anticiper, tel est l'adage chez les politiciens précurseurs et avertis mais chez nous gouverner c'est subir et encaisser. Il y a certainement quelque chose de malsain et de pourri chez notre classe politique. Quelle est son bilan après 5 ans de gouvernance et d'opposition ? Le néant On ne compte plus les maladresses, les contradictions et les improvisations dans ce pays paralysé par l'amateurisme. Et d'ailleurs, la dernière proposition du gouverneur de la banque centrale pour récupérer les avoirs et fonds détournés par la famille Ben Ali, témoigne de l'improvisation du premier financier de la Tunisie. N'est-il pas trop tard monsieur le Gouverneur pour une telle issue ? Ne fallait-il pas engager ce processus de réconciliation il y a déjà 2 ans comme l'a proposé l'expert international Imed Derouiche quand il a parlé de cas similaires comme Mobothu, Duvallier,… ? Se basant sur l'histoire récente des présidents déchus, les pratiques des grandes banques internationale et la jurisprudence du droit international, Imed Derouiche a démontré l'énormité des difficultés judiciaires et la longueur des délais impartis pour récupérer ces biens détournés et que l'issue efficace et rapide pour y parvenir est d'opter pour un règlement de réconciliation qui consiste à récupérer tous les fonds détournés contre l'abandon des poursuites. Le même constat concerne le volet sécuritaire, qui de l'avis de tous les observateurs, connait beaucoup de défaillances. Alors que le pays est devenu une proie facile pour les extrémistes et les terroristes, les responsables actuels tardent à réintégrer les 47 officiers du ministère de l'intérieur limogés du temps de Farhat Rajhi et de la « révolutionniste » Sihem Ben Sedrine et ce malgré les nombreux appels insistants pour profiter de leur expertise et de leur expérience en matière de sécurité du territoire et de lutte anti-terroriste. Gouverner c'est anticiper et tout le monde s'accorde à dire que le dernier attentat de Sousse aurait pu être évité pour peu que les responsables locaux aient concentré leurs efforts dans la surveillance et la traque des cellules dormantes au lieu et place de gaspiller leurs énergies à poursuivre et verbaliser les non-jeuneurs comme ce fut le cas à Monastir et à Sousse.