3 mois après l'attentat du Bardo, la Tunisie est encore frappée par le tsunami de la violence barbare et de la sauvagerie inhumaine. Le constat est amer et les tunisiens s'interrogent à juste titre sur la capacité de nos actuels gouvernants à gagner cette guerre. L'absence d'un véritable plan sécuritaire pour éradiquer ce fléau dévastateur, l'inertie de certains leaders politiques et l'immobilisme de ceux qui nous gouvernent sont préoccupantes. Alors que le sang coule, les tunisiens assistent médusés aux défilés de nos responsables sur les plateaux TV, aux déclarations d'experts autoproclamés et aux marches protocolaires contre le terrorisme. Le triomphe de la parole dans un pays meurtri et endeuillé témoigne de l'absence de vision et de stratégie sur les sujets importants comme la sécurité du pays, l'endoctrinement extrémiste et la prévention du terrorisme. Aujourd'hui plus que demain, la Tunisie a besoin d'hommes et de femmes à poigne , courageux et dépourvus de tout calcul politicien ou électoraliste pour barrer la route à ces charognards attirés par l'odeur du sang. Il n'est pas permit de se contenter de demi-mesures pour combattre ces criminels car il n'y a que la fermeté et l'intransigeance qui vaillent avec cette espèce. « Un jour, les politiciens n'auront plus rien à dire » dixit un sage tibétain qui appelait au renouvellement de la classe politique chinoise noyée dans ses contradictions idéologiques et hélas le même constat s'applique chez nous. Il suffisait de voir et d'écouter les réactions d'Issam Chebbi et d'autres révolutionnistes le soir de l'attentat meurtrier pour se rendre compte du fossé qui sépare la caste des politiques accrochés aux privilèges et aux fauteuils du reste de la population. En effet alors que le pays est attaqué lâchement par les hyènes et que le peuple est menacé dans sa vie et celle de ses enfants, nos illustres politocrates nous rabâchent leurs craintes d'une dérive sécuritaire et nous bombardent avec leur unique fonds de commerce : le droit-hommisme. Le malaise est profond et la Tunisie n'a pas besoin de mains tremblantes pour conjurer la violence. Elle veut des hommes courageux qui ont l'audace de décréter la sécurité dans tous ses aspects comme urgence vitale pour vivre enfin l'embellie dont nous avons toujours rêvé.