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Chronique: Le ballon destourien au centre de la partie entre Ennahdha et le Nidaa. Ghariani en perspective ?
Publié dans Tunivisions le 21 - 10 - 2015

La notion de famille destourienne a pris de l'ampleur dans la Tunisie de l'après janvier 2011, mais elle a rarement été pareillement entendue par ses usagers, que ceux-ci s'en reconnaissent ou se mobilisent pour la dénigrer, jusqu'aux déraisonnables positions de dénégation de sa légitimité.
En fait, comme attendu, c'est pour elle le revers de la médaille : le capital historique de son militantisme et de ses fondements civilisationnels lui a longtemps servi, sans doute plus que raisonnablement admis, pour justifier sa main mise sur le pouvoir et les rouages de l'Etat au nom de l'intérêt de la patrie. En a découlé, comme chacun sait, des dérapages politiques et éthiques qui, aujourd'hui, non seulement remettent en cause le rôle incontestable que cette famille a joué dans l'édification d'un Etat moderne, mais cherchent aussi à la mettre en procès, à la fois politiquent et juridiquement.
Ainsi, d'aucuns se croient, surtout dans cette famille, assujettis à un relent de revanche tendant à pourrir en une puanteur de vengeance qui pollue l'atmosphère politique au nom d'une révolution qui semble aller dans tous les sens, ne gardant de sa vraie nature (laquelle ?) que le nom, au point de mettre en défaut le juste lien, pour la construction et la prospection, entre la démocratie et l'organisation, entre la liberté et la discipline, entre le profit et l'équité, entre la prospérité et le développement de la société. Dès lors, chacun a cherché à tirer son épingle du jeu, à sa façon et à la manière dont il juge avoir été lui-même en défaut.
Les uns se sont empressés de miser sur celui qu'ils croient être le plus fort pour découvrir que la raison de celui-ci n'est pas forcément la meilleure. D'autres ont couru le risque d'une aventure de sauvetage où l'intérêt personnel est à peine camouflé par un intérêt supérieur mal défini et maladroitement conduit. D'autres encore ont cherché le terrier où ils s'enfouiraient le mieux jusqu'au jour où on irait les chercher pour une mission ou pour une autre. D'autres enfin ont (re)pris une indépendance qui leur redonne une liberté de pensée et une implication citoyenne régulièrement révisée et orientée dans l'esprit du mieux à faire en contexte pour éviter que la situation ne pourrisse davantage.
Cependant, là aussi, personne ne peut vraiment trancher pour classer quelqu'un dans telle catégorie ou une autre, à part ceux dont la corruption est judiciairement prouvée. D'ailleurs, là aussi, l'aléatoire et l'arbitraire ont été d'une telle nature qu'on se demandait, qu'on se demande encore s'il ne vaut pas mieux commencer par faire le procès des nouveaux justiciers. N'empêche que cette famille destourienne, dont on a remonté les racines jusqu'à lui trouver, en la personne de Abdelaziz Thaalbi, un lien de parenté à même de fédérer l'islamisme et le réformisme, a été de toutes les parties politiques de l'après janvier 2011, peut-être aussi de tous les partis. Bref, c'est à une vraie débandade qu'on a assisté en 2011, de quoi perdre le nord quant à vouloir comprendre la force et la puissance qui avait permis à cette famille d'avoir en main le destin du pays tout au long de plusieurs décennies. Aurions-nous été conduits par une chimère, « une coquille vide », répète-t-on, soit avec étonnement certain, soit avec une malice ironique.
Le plus curieux, c'est l'échec de toutes les tentatives menées pour ressusciter le référentiel de la famille et le père fondateur : en effet, le RCD abandonné à la vindicte par ceux-là mêmes qui en étaient responsables, plus de cinquante partis sont nés de ce référentiel, mais souvent dans la logique de chacun pour soi. C'était la configuration idéale pour les adversaires, voire les ennemis mortels, de cette plateforme politique. La suite on la connaît.
Il y a eu les précoces, anciens proscrits du PSD ou du RCD ; il y a eu les médians, prenant un peu plus de temps et se positionnant à mi-chemin des idéologies dominantes, et il y a eu ceux des derniers rendez-vous, des surprenantes opportunités. Qui a été vraiment à temps ? On ne semble pas pouvoir trancher encore, mais on constate que personne n'a été à bon port. Néanmoins une première évaluation peut être faite pour essayer d'entrevoir les voies de l'avenir.
Des précoces, il ne semble rester dans le paysage que l'Initiative Patriotique (Al-Moubadara Al-Watania), une émanation, par fusion, entre le premier parti d'un ancien collaborateur de Ben Ali, en l'occurrence Med Jegham, et le second initié par un autre collaborateur resté jusqu'à la dernière heure et même après. Au-delà de toutes les raisons et les déraisons de cette expérience, force est de conclure qu'elle bat déjà de l'aile depuis un certain temps, malgré une très modeste présence dans les élections législatives, confirmant une chute lente que certains dirigeants refusent de reconnaître pour en tirer les enseignements qui se doivent. Toutes les autres tentatives paraissent aujourd'hui dans des oubliettes annoncées, car même la grande réunion de la plupart des anciens responsables, il y a quelques mois, n'avait réussi qu'à mieux souligner les petits calculs de chacun. Là, des propositions de sagesse ont été avancées, pour le pari sur la jeunesse, surtout par Ali Chaouch, mais elles ne réussirent pas à forcer l'écoute et à se faire un sûr chemin vers les lendemains.
Pour tout dire, il est désormais clair que cette famille se meut au gré de ceux qui en jouent (et s'en jouent sans doute) dans le duel acharné entre Ennahdha et Nidaa Tounes, un duel dont on ne sait plus trop quand il est conduit à mort et quand il l'est pour le jeu et la manipulation publique. C'est d'ailleurs dans cette perspective qu'il conviendrait de situer la dernière participation, à une émission télévisée de grand audimat, de Mohamed Ghariani, le dernier Secrétaire général du RCD à qui certains de ses anciens collègues et partenaires, au moment du procès pour la dissolution de leur parti, attribuaient la célèbre boutade : « Je vais entrer dans l'Histoire au même titre que Thaalbi : lui a fondé le parti du Destour et moi je l'ai dissout ».
Au-delà de l'anecdote et peut-être des divergences internes, voilà bien un homme encore jeune, comme souvent souligné dans l'émission, déjà proche des islamistes sous Ben Ali, mais fidèle et reconnaissant, représentatif d'une génération particulière des RCD qu'il va peut-être pouvoir regrouper au besoin, prêt à reprendre de l'exercice avec des qualités et des compétences intelligemment mises en valeur, aussi proche de Béji Caïd Essebsi, malgré certains de ses proches dans le parti, que de Rached Ghannouchi par le biais de ses collaborateurs. Bref, tout ce qu'il faudrait pour une nouvelle figure de leadership néo-destourien dont le charisme serait à cultiver pour faire oublier une image peu favorable des trois premières années de la deuxième décennie du XXIème siècle. Difficile alors, après cette émission avec Samir El Ouafi, de croire que celle-ci n'a pas été réalisée dans ce sens et dans cet esprit, avec un aval et une coordination hypocritement complice des deux vieux léopards, par agents interposés ! Reste à se demander pourquoi et pour quoi ?
Je ne crois pas jouer au prophète en avançant ici la thèse la plus logique, à mon sens, et la plus convenable à nos bailleurs de fonds et nos appuis internationaux. L'orientation serait celle d'une alternance durable du pouvoir entre Nidaa Tounès, à moitié rempli de destouriens, et Ennahdha qui n'en manque pas. Pour ce faire, il importe d'avoir une vraie force d'équilibrage, une troisième roue qui sera à même de sortir l'un des deux grands partis de l'impasse d'une majorité insuffisante et cette force ne saurait se constituer que dans le cadre d'une formation destourienne ayant ses prolongements dans l'un et l'autre des grands partis et capable de fonctionner dans son autonomie propre. De cette façon, le divorce historique avec l'extrême gauche sera scellé et les deux frères ennemis, Ennahdha et Nidaa, s'arrogeront le pouvoir, tour à tour, au gré des circonstances et des conjonctures, sans le besoin d'une alliance franche entre eux, avec un partage arrangé des avantages du pouvoir entre celui qui le détient et celui qui est dans l'opposition.
Le risque que cette troisième force reprenne l'une des deux premières ? Qu'importe, l'arrangement restera concevable et tirant du passé les enseignements idoines.
Fiction politique, dites-vous ? Qui est prêt à parier ?


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