L'ancien ministre de la Justice du gouvernement Essid, Mohamed Salah Ben Aïssa, a accordé au site du magazine international Jeune Afrique une interview qui a été conduite par notre consœur Frida Dahmani et publiée ce mardi 17 Novembre. Ben Aïssa, démis de ses fonctions par le chef du gouvernement, le 20 Octobre dernier, est revenu sur les raisons qui ont poussé Habib Essid à le limoger, assurant que le différend qu'il y avait entre les deux hommes était lié à la constitutionnalité de la loi concernant la mise en place du Conseil Supérieur de la Magistrature. Nous savions déjà que l'ex ministre était pour la 'dépénalisation de l'homosexualité', d'où la réaction de BCE qui avait soutenu qu'un membre du gouvernement doit, au nom du 'sens de l'Etat', s'abstenir d'émettre ses propres opinions, et qu'il avait eu également un accrochage avec l'ambassadeur des Etats Unis à Tunis, et les deux faits ont pesé contre lui auprès du chef du gouvernement au moment de la prise de la décision de son limogeage. Ben Aïssa a affirmé, au sujet de la loi relative au Conseil supérieur de la magistrature que la Commission de législation générale au sein de l'Assemblée des Représentants du Peuple avait présenté pour le vote un nouveau texte que lui, en sa qualité de ministre de la Justice, a jugé anticonstitutionnel. Il a ajouté que ledit projet avait été vidé de sa substance, et que c'était pour cette raison qu'il avait refusé de prendre part à la séance parlementaire consacrée à l'examen du projet de loi par les députés. Questionné sur les réformes qui devaient être mises en places, l'ancien ministre a confié que 'la machine judiciaire est archaïque', et que plus de la moitié du budget du ministère, soit près de 500 millions de dinars, est engloutie par les salaires des fonctionnaires. Interview intégrale sur JA