La tension est en train de monter de plusieurs crans dans la région du bassin méditerranéen, suite à d'imminents frappes aériennes ciblant la Libye, pays frère et voisin, par les forces de la communauté internationale. Une situation qui risque d'avoir des répercussions néfastes sur la Tunisie et d'approfondir la crise économique et sociale dans laquelle le pays patauge depuis plus de 5 ans. Dans ce contexte, le ministre des Affaires étrangères, Khemaies Jhinaoui a confié au journal "Le Maghreb" qu'une commission nationale sera constituée, sous la supervision du ministère, et que son rôle sera l'élaboration d'un plan prévoyant plusieurs scénarios en prévision d'une éventuelle action militaire contre les sites terroristes de Daech en Libye et de ses répercussions sur le pays. Selon le chef de la diplomatie tunisienne, ce plan comportera deux phases sécuritaire et humanitaire dans le but de porter secours aux refugiés libyens, et ce en coordination avec des organisations internationales. Jhinaoui a ajouté, qu'une fois approuvé par le président de la République et le Chef du gouvernement, le plan en question sera mis en œuvre à partir de la semaine prochaine. Par ailleurs, du côté de la communauté internationale, il est certain que pas moins de trois pays alliés des Etats-Unis vont participer à ces frappes contre les positions des 3000 combattants de Daech en Libye (selon le Pentagone), à savoir la Grande-Bretagne, la France et l'Italie, qui auraient déjà confirmé leur participation. Rappelons que le président de la République, Béji Caïd Essebsi, a déclaré dans son discours prononcé devant les chefs des missions diplomatiques et les représentants des organisations internationales accréditées en Tunisie, lors de la cérémonie de présentations des vœux de fin d'année, que la Tunisie exige qu'elle soit consultée avant toute intervention militaire en Libye. D'un autre côté, on se demande entre-autre si les dirigeants libyens sont vraiment conscients de l'évolution de la situation et des conséquences des frappes aériennes, je dirai que non, puisque le gouvernement de Tripoli, non reconnu par l'instances internationales, a menacé hier, mardi 9 Février 2016, de fermer les passages frontaliers avec la Tunisie si les avions libyens continueraient à atterrir à l'aéroport de Sfax-Thyna et non à Tunis-Carthage. Néanmoins, on doit quand même nous poser plusieurs questions : Quelles dispositions prendra la Tunisie en cas de frappes aériennes contre la Libye ? Quelles dispositions va-t-elle prendre également face à l'affluence de nos frères libyens vers nos frontières ? Quelles sera l'étendue des répercussions sur notre économie, notre sécurité, sur la Tunisie elle-même et sur la région d'Afrique du Nord ?