S'ils sont d'accord pour reléguer la politique au dernier rang de leurs centres d'intérêts, les Tunisiens sont, selon le deuxième sondage politique mené par Global Management Services (GMS), le cabinet d'études dirigé par Mme Alia Hachicha, absolument et totalement divisés sur toutes les questions d'ordre politique. Déjà révélé partiellement par le premier sondage d'opinion, ce fait est confirmé par le second. Divisés, les Tunisiens le sont d'abord au sujet du gouvernement de transition: une première moitié y est favorable et l'autre défavorable. Et si l'écart entre pros et contre est quasiment nul entre les femmes (favorables à 49,80%) et les hommes (acquis à 50,20%), il est parfois très grand entre les tranches d'âge, les régions, et les groupes socioprofessionnels. Ainsi, les plus âgés des Tunisiens sont les plus favorables au gouvernement Caïd Essebsi (63,6%), alors que les plus jeunes (18-24 ans) sont ceux qui le soutiennent le moins. Entre les deux, les jeunes adultes (25-34 ans) sont légèrement (50,8%) acquis à la politique gouvernementale, alors que les deux tranches d'âge au-dessus (35-44 et 45-59 ans), y sont majoritairement défavorables. A l'échelle régionale, les opinions défavorables sont, ce deuxième sondage de GMS, mené sous la houlette de M.Salah Attia, majoritaires dans trois des quatre régions (Sud, Centre-ouest, Grand Tunis et Centre-est), alors que le Nord-ouest (74,7%) et le Nord-est (63%), c'est-à-dire toute la partie septentrionale du pays est très largement pour la politique suivie. Socialement et professionnellement, les opinions favorables sont majoritaires parmi les professions libérales, les cadres supérieurs et les étudiants-élèves (51%). A l'inverse, les ouvriers, les retraités et les chômeurs ont une perception négative de l'action gouvernementale. Les divisions se manifestent également au sujet des décisions de l'Instance supérieure pour la réalisation des objectifs de la révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique. Et, notamment, au sujet du mode de scrutin proposé par cette instance, les Tunisiens sont éclatés en trois groupes presque d'égale importance: 36,1% sont d'accord avec ce choix, 33,8% y sont opposés et 30,1% n'ont pas d'opinion à ce sujet. On retrouve grosso modo les mêmes proportions chez les femmes, alors que chez les hommes on compte plus d'opinions favorables (39,3%), défavorables (34,2%) et moins d'indécis (26,50%). Par tranche d'âges, c'est chez les seniors (60 ans et plus, 45-59 ans) que se trouve la proportion la plus élevée (45,5%, et 40,8%) de partisans du scrutin de liste proportionnel au plus fort reste. Les franges les plus jeunes (18-24 et 25-34 ans) sont les plus hostiles. Alors que le nombre le plus élevé d'indécis (33,7%) est chez les 35-44 ans). Par région, le Centre-ouest (47,6%) et le Nord-ouest (45,4%) sont les plus chauds partisans du mode de scrutin proposé. Les plus fermes opposants sont eux dans le Centre-est (43,8%), le Sud (41,1%), et le Nord-ouest (40,8%) et la plus forte proportion de «ne sait pas» (52,6%) est détenue par le Nord-est. A suivre