Les peuples arabes en lutte au Yémen, en Libye, et en Syrie ne se sont pas arrêtés à cause du Ramadan. Tous les jours on compte des manifestations en Syrie et même la nuit, après les prières de «tarawihs», manifestations et prières filmées avec soin par les jeunes syriens et diffusées illico sur les réseaux sociaux et via Internet. Le pouvoir de la famille Assad est aux abois. L'utilisation de l'armée et de ses chars n'as pas abouti à faire taire les insurgés; le monde ébahi regarde comment un despote peut perdre tout sens d'humanité et bombarder des lieus des prières et des habitations et des civils rien que pour se maintenir au pouvoir Qui a dit que les révoltions sont une promenade les fleurs au bout du fusil? Ce n'est que dans les films à l'eau de rose. Le Yéménite Ali Abdallah Saleh est encore plus coriace qu'on ne le pensait. Brûlé, blessé et atteint dans sa chair, on aurait cru que ce Monsieur, qui est là depuis les temps mémoriaux de la Reine de Saba, finira par s'en aller chez les Saoudiens qui ne veulent pas le lâcher. Mais voilà qu'une soirée de ramadan, il prend la parole et déclare qu'il reviendra à Sanaa bientôt pour, dit-il, organiser des élections et faciliter ainsi le changement... (sic). Kadhafi, de son côté, a dû connaître son Ramadan le plus triste, et les insurgés libyens avancent chaque jour vers Tripoli qu'ils espèrent libérer pour l'Aïd même si chez les insurgés, eux-mêmes et depuis la mort suspecte du Général Younès, on craint des dérapages divers, salafistes entre autre Pendant ce temps en Egypte, c'est la pagaille Place Ettahrir, les salafistes, les frères musulmans et autres barbus s'amusent à faire peur à la Gauche et aux non salafistes en général, l'armée peine à maintenir le cap entre les différents groupes et la Révolution est menacée tous les jours, ce qui nécessite une mobilisation de tout instant Ce n'est pas mieux en Tunisie, le berceau de ce Printemps arabe tant attendu. Les atermoiements de la justice et le laxisme de la police ont fini par exaspérer le peuple et faire sortir les gens dans la rue, demandant la justice contre les symboles de l'ancien régime, mais on a l'impression que ça traîne, ça traîne . C'est le tableau «pessimiste» du Printemps arabe qui se prolonge en un été très chaud, que nous espérons ne pas voir se transformer en été indien vers les mois d'octobre et de novembre Mais cette vision «noire» des choses est explicable par les spécificités du mois de Ramadan. Peut-être que si nous travaillons le soir et procédons alors à une analyse de la situation avec le ventre plein, un café et même une cigarette à portée de main, les choses changeront à Damas, Sanaa , Le Caire, Tripoli voire à La Kasbah Il faut attendre la fin du mois d'août..