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Livre «Bourguiba et l'islam» de Lotfi Hajji (*)
Publié dans WMC actualités le 21 - 08 - 2011


III Bourguiba et la Mosquée Zitouna
Paru en 2005 dans sa version originale (arabe littéraire), cet ouvrage de grande importance, aujourd'hui réédité dans une version française assurée par Sihem Bouzgarrou Ben Ghachem, tombe à point nommé, en cette période délicate que nous traversons, pour nous éclairer davantage sur la perception bourguibienne de l'islam, mais aussi sur l'équation (inextricable?) islam/modernité.
Beaucoup, jusqu'à aujourd'hui encore, ne cessent de reprocher à Bourguiba d'avoir ôté son caractère didactique (l'enseignement de la théologie musulmane, pour l'essentiel) pour en faire une mosquée tout à fait similaire à des centaines d'autres. A tort ou à raison? L'auteur, dans ce chapitre, tente de jeter la lumière sur ce qui était considéré comme ‘‘l'affaire de la Mosquée Zitouna''.
En guise d'introduction au sujet, l'auteur rappelle qu'«à partir du moment où les chefs de file du mouvement réformateur musulman côtoyèrent l'avant-garde de la modernité européenne, ils prirent conscience que les Arabes avaient quitté l'Histoire par la grande porte et déserté l'arène de la civilisation en négligeant la recherche scientifique (…) Du reste, Jamel Eddine Al Afghani annonça les prémices de la prise de conscience de la profondeur du fossé séparant les civilisations occidentale et orientale». Etant bien entendu que «l'enseignement est pour l'individu et la collectivité l'une des voies de l'ascension sociale», la question était de savoir si «l'enseignement zitounien répondait à ces aspirations civilisationnelles». Or, «Aussi divergentes que fussent les opinions politiques ou la formation scientifique des élites tunisiennes, elles s'accordèrent toutes pour relever la stérilité de l'enseignement zitounien, surtout à la lumière des programmes scolaires enseignés». A titre d'exemple, l'auteur cite le journal Al Mojêz (L'Importun, 1906 1907) qui «estima que les enseignants de l'Illustre Mosquée souffraient de lourds handicaps qu'ils dissimulaient sous l'intimidation et la menace. En effet, pendant le cours, l'enseignant se rembrunissait toutes les fois qu'on lui posait une question».
Le choc!
«A l'époque précoloniale, l'enseignement zitounien conférait à ses diplômés un prestige social et un capital symbolique incontestables». Mais «avec la colonisation, un nombre de mécanismes économiques et culturels se propagèrent dans ce corps social amorphe et entraînèrent la modification de la plupart des conventions sociales (…) En outre, les candidats aux concours devaient obligatoirement maîtriser la langue française, parce qu'on évaluait leur niveau dans cette langue (…) Autrement, ils étaient défavorisés au profit des diplômés du Collège Sadiki et de l'enseignement moderne».
Aussi, dans son discours du 18 février 1960, Bourguiba devait-il insister sur le fait que «C'est notre régression qui avait attiré la colonisation française vers nos pays. Malheureusement, ce retard ne se limite pas seulement à la puissance militaire, il s'étend également au domaine intellectuel dont découlent les autres aspects».
Constat d'échec!
«Au moment de la proclamation de l'indépendance, la totalité de l'appareil de l'Etat moderne était déjà établie à tous les niveaux: l'économie, l'administration, l'enseignement, la santé, les services. Néanmoins, les Tunisiens assumant diverses fonctions étatiques étaient peu nombreux. Or, pour asseoir réellement les bases de l'indépendance du pays, il fallait avant tout que les Tunisiens se substituent aux Français dans les différents rouages de l'Etat.
Cependant, seuls ceux qui maîtrisaient le français étaient nommés aux postes cédés par les colons, car, à ce moment-là, seule cette langue était utilisée dans les services publics. Par conséquent, les diplômés de l'enseignement traditionnel qui ne parlaient pas le français n'étaient pas aptes à assumer des fonctions administratives».
Ainsi donc, «Bourguiba confirma-t-il la contradiction flagrante entre le discours de ses détracteurs et les fins premières du message divin qui stipulaient que les Textes devaient être interprétés pour s'adapter aux progrès sociaux et aux avancées de la civilisation. D'ailleurs, au cours des débats qui l'opposèrent à ses adversaires, il démontra le retard intellectuel qui les caractérisait».
(*) Sud Editions, 290 pages, 18 dinars.


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