Près de trois mois après avoir quitté le gouvernement, Said Aïdi revient à la formation pour l'Emploi, mais pas en tant que ministre. L'ex-membre de l'équipe de Béji Caïd Essebsi, où il était en charge de la formation professionnelle et de l'emploi, va continuer à s'occuper de cette question mais dans un cadre associatif. Said Aïdi vient en effet de créer la branche tunisienne de l'ONG américaine Education For Employment (EFE) qui se propose d'assurer des formations aux jeunes tunisiens sans emploi en vue d'améliorer leur aptitude à l'emploi et maximiser leur chance d'insertion dans le monde du travail. Pour ce faire, Said Aïdi, président d'EFET, s'est entouré d'une équipe composée de poids lourds du monde des affaires notamment. En font partie Tahar Bayahi (p-dg de Magasin Général et de plusieurs sociétés du groupe Bayahi), Hédi Sellami (p-dg de Tunisie Câbles, groupe Onetech), Souheil Ben Abdallah (groupe Bacosport, trésorier), Douja Gharbi (DG international Corporation), Salwa Smaoui (Directeur Régional «Advertising and Online» pour Microsoft Afrique et le Moyen-Orient) et l'avocate Donia Hedda Ellouze (secrétaire générale). Said Aïdi lui-même n'est pas ni le premier venu ni étranger au monde de la formation et du travail. Créée aux Etats-Unis en 2006, Education for Employment (EFE) est un réseau d'organisations à but non lucratif uvrant à fournir aux jeunes d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient «les outils pour entamer un emploi, construire leur avenir et redonner à leurs communautés». Et le fait que cette organisation soit dédiée exclusivement à l'Afrique du Nord et au Moyen-Orient n'est pas fortuit: cette région a le taux de chômage des jeunes le plus élevé au monde; quasiment le double de la moyenne mondiale. Agissant selon le modèle du partenariat public-privé, EFE se distingue des organisations ayant une mission similaire par le fait qu'elle propose aux jeunes des programmes de formation pour des emplois proposés par les entreprises partenaires. D'après ses promoteurs, plusieurs facteurs font la particularité et la force d'EFE. Outre le fait de cibler les jeunes, cette organisation se distingue, d'abord, par l'obligation pour les structures affiliées d'être dirigées et financées en partie- localement. Ensuite, EFE construit, entre des jeunes, des leaders du monde des affaires, des éducateurs, des organisations de la société civile et le gouvernement, de «puissants partenariats» produisant «engagements de recrutement et un potentiel entrepreneurial». EFE fait également du «ciblage stratégique» en ce sens qu'elle cible des secteurs d'activité offrant un fort potentiel de croissance et d'opportunités pour de nouveaux emplois et manquent de personnel qualifié. Un autre point fort réside dans le fait qu'EFE a jusqu'ici réussi à placer près de 80% des jeunes formés grâce au co-sponsoring avec les employeurs. Enfin, EFE n'abandonne pas les jeunes formés à leur sort une fois terminée leur formation qui dure de 1 à 3 mois-, puisqu'ils sont coachés dans leurs nouveaux emplois par le réseau des anciens bénéficiaires pour les aider à devenir des «citoyens engagés».