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Tunisie : Beni Khedech (toujours) en colère
Publié dans WMC actualités le 05 - 06 - 2012

Les habitants de Beni Khedeh ont annoncé, ce lundi 4 juin 2012, la poursuite de la grève administrative qu'ils ont entamée le vendredi dernier, selon radio Tataouine. Elle risque de se transformer en grève générale mardi, si les demandes ne sont pas satisfaites. Ce qui veut dire que la visite des ministres dans cette délégation, le 31 mai 2012, n'a pas apaisé la tension.
Trois ministres et un secrétaire d'Etat avaient effectué, la semaine dernière, une visite à Médenine. Il s'agit d'Abdelwaheb Mâatar, ministre de la Formation professionnelle et de l'Emploi, Salim Ben Hemidane, ministre des Domaines de l'Etat et des Affaires foncières, et Mohamed Salmane, ministre de l'Equipement, et Ridha Saïdi, secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre chargé du Développement économique. Apprenant la grève générale à Beni Khedech, M. Mâatar et M. Ben Hamidane s'y sont déplacés pour négocier avec les grévistes.
Ce qui n'a pas été aussi facile pour les journalistes présents qui avaient été presque «empêchés» de faire ce déplacement, à cause d'une situation sécuritaire «sensible» et de l'absence de moyens de transport, nous avait-on prétexté. C'est alors que l'Institut des Régions Arides a mis à notre disposition deux voitures avec deux chauffeurs.
Grève soutenue…
Beni Khedech, à 38 kilomètres du centre-ville de Médenine, une région montagneuse de 36 mille habitants. Après un long parcours en voiture, depuis Médenine, s'enfonçant dans la montagne, nous arrivons enfin à Beni Khedech.
Les rues sont vides. boutiques, administrations, épiceries et autres boulangeries... tout était fermé. Devant le bureau de la délégation, on aperçut une foule devant ce qui s'est avéré le bureau de la délégation qui n'a d'ailleurs pas de délégué, depuis des mois déjà. Les deux ministres, Abdelwaheb Mâatar et Salim Ben Hemdane, se sont adressés à la foule furieuse.
«Cette grève générale a été organisée parce que nos réclamations n'ont pas été entendues. Nous avons organisé une manifestation mais personne ne s'est intéressé à nous. Nous souffrons de la marginalisation, du chômage et de la pauvreté, dont les taux sont très élevés. Tout ce que nous voulons c'est qu'on soit entendu et compris. C'est la première fois que des ministre viennent chez nous et que des journalistes viennent nous parler», affirme Khaled Mahdhaoui, porte-parole des grévistes.
Investissements en berne…
Beni Khedech est un exemple vivant de l'exode rural. Des milliers d'habitants l'ont quitté pour s'installer dans les grandes villes ou aussi à l'étranger, à la recherche d'opportunités d'emploi. De 85 mille habitants, le nombre d'habitant de la région est passé à 36 mille. «Quand l'été arrive, vous verrez bien des voitures luxueuses dans la ville. Les Beni Khedech ont pu s'affirmer et réussir ailleurs. Mais si vous leur demander de rester et d'investir, ils ne le pourront pas. Tout projet risque fortement d'échouer puisqu'il n'y a pas d'opportunité réelle pour sa réussite», indique un habitant de la région.
Les exemples existent. Un investisseur de la zone a commencé l'aménagement d'un ksar amazigh sous le nom de Ksar Jwamaâ, mais le projet a été interrompu, faute de financement. Le potentiel touristique de Beni Khedech et de toute la zone aux alentours n'est pas assez exploité. La région renferme des sites archéologiques très particuliers, tels que les ksars amazighs au nombre de 77, les sources d'eau, les caves souterraines ou «dwamiss» au nombre de 400, etc. En majorité, ces ksours ne sont pas aménagés et ne sont pas inclus dans la carte touristique.
Services manquants…
En fait, la région, à l'instar de plusieurs autres, manque considérablement d'infrastructure de base et en services. «20% seulement des routes sont aménagés alors que Beni Khedech relie entre quatre gouvernorats, à savoir Médenine, Gabès, Tataouine et Kébili. On manque de plusieurs services (CNSS, CNAM, bureau d'emploi», se plaint-il. La délégation renferme une municipalité, un bureau de poste, une recette des finances et une succursale d'une banque qui ouvre deux fois par semaine seulement, selon les habitants.
En termes de services sanitaires, il existe un seul hôpital qui manque considérablement en effectif et en équipement. On nous affirme qu'il n'y a aucun médecin spécialiste et même pas un gynécologue. L'hôpital dispose bien d'une ambulance mais elle est sous-équipée. Selon nos interlocuteurs, une quinzaine de malades qui souffrent d'insuffisance rénale doivent se déplacer à Médenine (38 km) trois fois par semaine pour faire l'hémodialyse. «Il y a eu même des cas de décès. Pourquoi ne pas avoir des équipements d'hémodialyse sur place. Tout ce que nous entendons sont des promesses. Rien de concret», souligne-t-il.
Promesses…
Des promesses, Salim Ben Hemdane en a donné. Dans la stratégie de développement du gouvernorat de Médenine, 158 millions de dinars ont été consacrés à la délégation de Beni Khedech, pour la réalisation de 169 projets: 40 MDT pour l'éducation, 35 MDT pour les routes et les ponts, 25 MDT pour l'agriculture, 29 MDT pour la jeunesse et le sport.
Parmi ces projets, une étude d'assainissement pour la municipalité (30 mille dinars), l'aménagement de la route régionale 113, reliant Médenine à Beni Khedech (6,5 MDT), aménagement des pistes agricoles sur 13 km, pour 1,5 MDT. On compte également créer un centre de formation professionnelle intégré et restructurer le centre de la femme rurale (4 MDT). Pour les recrutements dans la fonction publique, les personnes les plus démunies en bénéficieront, a promis le ministre.
Richesses inexploitées…
Mais il semble que ceci ne satisfasse pas les habitants qui affirment que la région renferme plusieurs richesses non exploitées, tels que les substances utiles (le fer, l'argile, le gypse, le marbre, les matières premières pour le ciment, la peinture, le verre). Ajoutons à cela les eaux souterraines et les sources en eau minérale. La région peut être aussi exploitée pour la production des énergies renouvelables (solaire et éolienne).
Ces richesses ont la capacité d'attirer des investissements très importants et dynamiser la région. Il est évident que l'investissement public ne peut à lui seul subvenir aux besoins des régions intérieures. Mais faut-il aussi que le secteur privé ait les conditions nécessaires pour subvenir aux besoins de la région et créer des postes d'emploi.
Beni Khedech n'est qu'un exemple parmi d'autres sur cet état de marginalisation. Une marginalisation latente qui a sévi durant des décennies. Ces régions lointaines aux ressources jusque-là inexploitées devraient faire objet de plus d'attention de la part des autorités publiques mais demandent aussi la mobilisation de l'investissement privé tunisien et pourquoi pas étranger.


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