"Toutes les enquêtes réalisées par la STEG font ressortir des chiffres choquants sur la consommation de l'électricité en Tunisie". Ce sont les propos de Fathi Hanchi, directeur de la rationalisation de la consommation de l'énergie à l'ANME (Agence nationale de la maîtrise de l'énergie). Et il y a de quoi. En effet, la consommation du poste d'éclairage est passée de 182 GWH en 1984 à 573 GWH en 2009, soit un taux de croissance annuelle moyen de 4,7%. Il représentait le tiers de la consommation résidentielle en 1984, ne représente que 18% de cette consommation actuellement. Le parc total de points d'éclairage en milieu résidentiel dépasse, aujourd'hui, les 17 millions de points. Le taux de pénétration des LBC (lampes à basse consommation), était estimé en 2009 à 19%. "Si on parvient à remplacer 10 millions de lampes en condescence utilisées en milieu résidentiel par des lampes à basse consommation (LBC), on gagnera plus de 500 mégawats d'électricité, soit l'équivalent du potentiel de la centrale de Ghannouch, observe Fathi Hanchi. Du coup, on gagnera beaucoup au niveau de la consommation d'électricité et on assurera une durée de vie plus longue des lampes". Pour lui donc, "l'enjeu est de taille", estime-t-il lors d'un atelier de travail sur "le lancement du programme de mise en place d'une stratégie nationale de transition vers un éclairage efficace en Tunisie", organisé mardi 27 novembre à Tunis. Et Noura Laroussi, directrice générale de l'ANME, de soutenir que "nous oeuvrons, pour cela, à mettre en place une stratégie nationale de transition vers un éclairage efficace basée (stratégie) sur une approche intégrée qui tient compte des exigences de la protection de l'environnement, de la préservation de la santé de l'être humain et du développement économique". Elle note également que la Tunisie a été choisie comme pays pilote par le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), pour appliquer l'initiative "en.lighten" dans laquelle s'inscrit la stratégie nationale de transition vers un éclairage efficace. Noura Fuller, représentante du PNUE, explique que "cette initiative a été lancée dans le but d'accélérer l'évolution du marché mondial de l'éclairage vers des technologies écologiquement durable et plus efficaces, notamment, par la promotion des technologies performantes et économes en énergie et la valorisation des bonnes initiatives mises en place dans les pays émergents et en développement". WMC / TAP