Diplômé de physique de l'Université Denis Diderot (Paris VII), Néjib Zaafrani débute sa carrière en 1978 en Tunisie, à l'ETAP (Entreprise Tunisienne d'Activité Pétrolière), puis s'expatrie après avoir été recruté par Shell où il passe près de dix ans. Il y sera respectivement vice-président New Business Development, au siège de la multinationale, à La Haye, puis vice-président New Business Development Middle East (chargé notamment de la Syrie) et Chairman & Managing Director de Shell Abu Dhabi. En mai 2010, il rejoint le Dubai Supreme Council of Energy (DSCE), créé en 2009 par Sheikh Mohamed Bin Rashed Al Maktoom, Emir de Dubaï et vice-président des Emirats Arabes Unis avec pour mission de garantir la «durabilité énergétique» de Dubaï. Les responsables de cet émirat se sont laissés attirer par sa «vaste connaissance de la gouvernance des plus grandes joint-ventures, dans le développement et la construction de relations d'affaires». Aujourd'hui, c'est cette expérience de plus de 30 ans que Néjib Zaafrani entend valoriser à travers RNM. VIA ce cabinet, l'expert en énergie se propose, d'abord, de conseiller gouvernements et entreprises en matière de gouvernance. Il voudrait, ensuite, «contribuer au développement des capacités de la région à travers des cours en entrepreneuriat, durabilité de l'énergie, énergies renouvelables, etc.». Enfin, le troisième axe de l'offre de RNM concerne le «business development», c'est-à-dire l'aide à la mise en uvre de stratégie et au développement du Partenariat Public Privé (PPP) dans divers secteurs (infrastructures, hôpitaux, écoles, télécom, etc.). Même s'il entend opérer principalement à Dubaï -où il est installé depuis près de dix ans et a basé son cabinet- et au Moyen-Orient, Néjib Zaafrani n'exclut pas d'offrir ses services en Tunisie «par devoir national». D'ailleurs, des idées pour la Tunisie, l'ex-patron du Dubai Supreme Council of Energy en a. Il pense que pour son pays, «c'est le moment d'établir une bonne gouvernance dans le secteur de l'énergie» en particulier et dans le pays en général. Le but étant de faire de la Tunisie «l'un des meilleurs pays au monde» dans les différents domaines (technologie, santé, recherche/développement, etc.) à l'horizon 2050. D'ici là, M. Zaafrani propose de focaliser les efforts sur trois priorités. D'abord, l'éducation pour la réformer en vue de mieux répondre aux besoins nationaux, régionaux et internationaux. La santé, ensuite. 83% de notre population étant active, calcule le patron de RNM, «il faut faire en sorte qu'elle soit en bonne santé et performante». L'emploi, enfin. Comme «il n'y a pas de dignité sans emploi», Néjib Zaafrani appelle à «trouver des véhicules d'accélération immédiate et des approches novatrices» pour créer des emplois pour les quelque 800.000 chômeurs. En attendant, notre interlocuteur avance une solution ponctuelle, donc provisoire, à ce problème: engager ces chômeurs dans un programme de volontariat de deux ans durant lesquels ils contribueront au développement des infrastructures du pays. En contrepartie, ils seront payés mains moins qu'ils ne méritent, parce que le pays ne peut pas leur offrir un vrai salaire- et surtout se verront remettre par le gouvernement un certificat leur garantissant plus tard la priorité d'embauche, en Tunisie dans le public et le privé- ou d'expatriation. Une idée à creuser.