Selon un communiqué publié à l'issue de la réunion du conseil d'administration de la Banque centrale, qui a eu lieu la semaine dernière, il ressort que l'économie tunisienne se porte bien, connaissant une bonne conjoncture caractérisée par l'accroissement des recettes touristiques et des transferts des Tunisiens à l'étranger et la consolidation de l'excédent de la balance des services. Sur le plan extérieur, la conjoncture économique internationale reste marquée par la flambée des prix du pétrole, avec le baril près de 70 dollars, mais aussi la décélération du rythme de croissance dans la zone Euro ; un malgré ce contexte défavorable qui ne semble pas entamer la croissance de l'économie nationale, même si c'est à un rythme inférieur à celui de 2004.
Les secteurs d'activité les actifs ont été l'agroalimentaire, le tourisme et le transport aérien, ayant permis une évolution remarquable des échanges extérieurs de la Tunisie.
Quant à la consommation d'électricité de haute et moyenne tension, elle a progressé de 2,6% à fin juin 2005 contre 5,1% pour la même période de l'année 2004, alors qu'en parallèle, les importations de matières premières et demi-produits enregistraient, pour leur part, un accroissement de 6,7% à fin juillet 2005.
Le tourisme et les échanges en 1ère ligne
Dans le secteur touristique, les nuitées globales ont augmenté de 15,4% au terme du mois de juillet 2005 et le taux d'occupation s'est amélioré de 5,6% ; ce qui a permis d'enregistrer des recettes touristiques qui se sont accrues à 12,6%, soit 1.268 MDT, dépassant le niveau atteint pour la même période de 2001.
S'agissant des exportations et des importations, elles ont progressé de 9% et 7,3% respectivement durant les sept premiers mois de l'année contre 11,7% et 8,5% l'année précédente. L'accroissement des exportations a concerné, essentiellement, les industries mécaniques et électriques (17,3%), les industries diverses (16,6%), les mines, phosphates et dérivés (13%) et l'énergie (38,9%), alors que le textile/habillement a connu une quasi-stagnation.
Concernant l'augmentation des importations, elle a concerné, outre les matières premières, l'énergie (33,1%) et les biens d'équipement (6,6%).
Les économies sur salaires transférées par les Tunisiens résidant à l'étranger ont augmenté de 5,4% pour se situer à 744 MDT contre 707 MDT durant la même période de 2004.
Grâce au maintien du déficit commercial au même niveau que celui de 2004 et à la consolidation de l'excédent de la balance des services, le déficit de la balance des opérations courantes s'est contracté pour ne représenter que 0,5% du PIB, au titre des sept premiers mois de 2005, contre 0,8% pour la même période de 2004. Le solde des paiements courants du mois de juillet a enregistré un excédent important de 253 MDT.
5.512 MDT d'avoirs nets en devises
Notons par ailleurs que depuis le mois de mai 2005, les avoirs nets en devises n'ont cessé de progresser pour atteindre 5.512 MDT au 10 août 2005, soit près de quatre mois d'importation contre 4.321 MDT et 105 jours l'an passé. Sur le plan monétaire, l'agrégat M3 a évolué, au terme du premier semestre 2005, au taux de 3,6% contre 4,8% pour la même période de l'an passé. Du côté des contreparties, les concours à l'économie ont progressé au même taux que l'an passé, soit 4%.
Sur le marché monétaire, la Banque centrale est intervenue pour injecter une enveloppe moyenne de 612 MDT, en juillet 2005, contre 415 MDT le mois précédent. Le taux d'intérêt au jour le jour sur le marché interbancaire a continué à fluctuer entre 4,97% et 5,03% et le taux moyen s'est maintenu à 5%.
Maîtrisé de l'inflation
L'indice des prix à la consommation a augmenté de 0,2% en juillet par rapport à celui du mois de juin contre 0,4% le mois précédent. Au terme des sept premiers mois de l'année, le taux d'inflation s'est situé à 1,4% contre 4,7% pour la même période de l'an passé. Toutefois, sur le marché des changes, le dinar s'est déprécié de 8,8% par rapport au dollar américain et une appréciation de 0,2% par rapport à l'euro, et ce pour la période du 1er janvier au 11 août 2005.
La conclusion est claire : «A la lumière de ces résultats, et en particulier la maîtrise de l'inflation et du déficit courant, le conseil d'administration a décidé de maintenir inchangé le taux d'intérêt directeur de la Banque centrale de Tunisie. Le conseil reste toutefois attentif à l'évolution des prix du pétrole et la pression qu'elle exerce sur l'économie nationale».