Avec un prix du baril qui pourrait dépasser d'ici 2006 la barre de 80 dollars, une consommation en perpétuelle croissance et une production qui n'arrive à répondre aux besoins qu'à hauteur de 60%, la maîtrise de l'énergie devient un choix stratégique, qui se fera à travers les actions suivantes: 1- Promotion du gaz : l'ANME (Agence nationale de maîtrise de l'énergie) a arrêté un programme destiné essentiellement aux entreprises énergétivores à travers le raccordement de 300 entreprises industrielles au réseau de gaz, ce qui est à même de permettre une économie estimée a 47.000 TEP (Tonne équivalent pétrole). En outre, 220.000 logements seront raccordés au réseau gaz naturel d'ici 2008. Par ailleurs, dans le secteur des transports, 100 bus utilisant le gaz naturel comme carburant seront mis en circulation. 2- Exploitation de l'énergie éolienne : il est prévu d'installer 100 MW par les privés et 60 MW par la STEG, ce qui permettra l'augmentation du taux de contribution de ladite énergie dans la production nationale d'électricité de 0,1% en 2005 à 6% fin 2006. 3- Energie solaire : l'installation de 120.000 m2 de capteurs solaires est prévue dans le secteur du bâtiment, ce qui pourrait engendrer une économie de 25.000 TEP, outre la réalisation de 30.000 m2 de capteurs solaires au sein des unités hôtelières et dans d'autres secteurs. 4- Réduire la consommation par les audits énergétiques : Des contrats-programmes avec les industries énergétivores, assurant 160 audits énergétiques, vont assurer des économies d'énergie estimées à 252.000 TEP. Par ailleurs, plusieurs actions d'ici 2008 vont contribuer à réduire la consommation par le recours aux équipements économisant l'énergie dans le réseau de l'éclairage public (les lampes économiques), la revalorisation énergétique des déchets, en plus de la généralisation du diagnostic des moteurs dans tous les centres techniques, favorisant une économie de 60 000 TEP par an. Il s'agit d'un programme ambitieux et réalisable. Toutefois, il faut rappeler que 60% de la consommation électrique en Tunisie est le fait de l'activité industrielle, dont 40% aux seules cimenteries. Pour les hydrocarbures, le transport public engloutit 60% de la consommation et que l'Administration est le premier consommateur d'essence en Tunisie. Il faut savoir également que la Tunisie n'est que partiellement touchée par la flambée des prix de l'or noir, vu qu'elle produit 60% de ses besoins dans ce domaine, et que l'on dispose d'accords-cadres avec l'Algérie et la Libye pour importer du pétrole brut et du gaz à des tarifs préférentiels. Néanmoins, l'économie d'énergie reste un impératif important de développement.